Edith, reine des Saxons - Regine Sondermann

Présentation

« Vous voulez m'aimer, mais vous ne me connaissez pas ».

C'est par ces mots que la Reine Édith commence son récit, qu'elle nous adresse aujourd'hui la parole, à plus de mille ans de distance. L'auteur magdebourgeoise, Regine Sondermann transporte le lecteur dans un Moyen-Âge encore jeune, aux côtés d'une femme, dont on ne connaissait jusqu'à présent que peu de choses. Elle mourut à trente-six ans et fut enterrée dans la cathédrale de Magdebourg où ses ossements ont été retrouvés dans un petit cercueil de plomb, en l'an 2010.

L'auteur a trouvé dans les sources historiques, les livres d'histoire et ses entretiens avec archéologues et historiens de petits morceaux de cette courte vie, qu'elle a patiemment assemblés et remis en place, comme un bol ancien brisé il y a très longtemps.

Lire l'histoire d'Édith et de sa famille, c'est voyager dans des contrées inconnues, qui nous paraissent si proches, et se trouvent pourtant infiniment loin, c'est découvrir des mœurs tantôt archaïques, tantôt cruelles et la croyance profonde guidant et réconfortant nos ancêtres, livrés impuissants aux guerres, famines et maladies.

J'étais bouleversée. Allai-je supporter de vivre chez les Saxons? Ils n'avaient pas de solides murailles en pierre. Leurs châteaux forts étaient fait de bois et de terre.

Avis

Edith a treize ans lorsqu’elle se retrouve orpheline, son sort est désormais entre les mains de son frère aîné Ethelsan, nouveau roi du Wessex (Angleterre). Certaines de ses sœurs ont déjà franchies les frontières pour honorer un mariage et agrandir ainsi l’influence de leur frère, lorsqu’Edith est à son tour promise à Otton, fils d’Henri 1er de Saxe. Le mariage étant à l’époque rarement le fait d’un amour, il est davantage une arme politique car avoir un fils pour reprendre le pouvoir après la mort du père est un fait mais avoir des filles était d’un avantage certain.

Quitter son pays est douloureux pour Edith mais la famille passe avant tout.

Ainsi commence sa vie chez les saxons, adaptation difficile, une vie sur les route avec un roi itinérant et des coutumes si différentes.

 

De sa naissance à sa mort, l’histoire d’Edith est racontée par elle-même, roman historique et biographique l’auteure ne nous permet pas de nous ennuyer, en court chapitres la vie à la cour, les luttes de pouvoir nous sont décrits avec simplicité. Les famines, guerres et dangers de cette époque, la maternité et la séparation sont racontées sur un mode confidentiel par Edith comme si nous étions à ses côtés.

C’est un livre en hommage à une femme forte qui disparue si jeune, aimant lire et s’instruire alors qu’à cette époque seuls les moines avaient cette possibilité, portée par sa foi et sa confiance en Dieu elle réussit à braver les obstacles bordant sa route.

L’auteure aborde une période historique trouble, le Moyen Age variant entre guerre et paix, et d’une reine dont la vie même si elle fut brève et pas très passionnante reste un modèle de droiture, d’ailleurs c’est la découverte des ossements de la reine en 2008 qui sont le point de départ de ce roman que j’ai beaucoup aimé.

 

Merci à l’auteure, Regine Sondermann et à la traductrice Karine Voigt de m’avoir proposé la lecture de ce roman car c’est une belle découverte.

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