L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea - Romain Puértolas

Sélection Avril Prix des Lecteurs LDP 2015

[…] Un quadragénaire en survêtement et sandalettes venait d’arrêter devant lui, non sans difficulté, un Caddie chargé d’une bonne dizaine de carton que seul un champion de Tetris, ou un psychopathe, aurait pu ordonner de la sorte.

 

Présentation

Un voyage low-cost … dans une armoire Ikea ! Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l’Europe et dans la Libye post-Kadhafiste. Une histoire d’amour plus pétillante que le Coca-Cola, un éclat de rire à chaque page mais aussi le reflet d’une terrible réalité, le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle, sur le chemin des pays libres.

L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea  - Romain Puértolas
Avis
 
Le livre qui n’est pas passé inaperçu à sa sortie en 2013, le voici maintenant sélectionné pour le Prix des Lecteurs Livre De Poche 2015, alors c’est avec joie que je me suis plongée dans l’histoire cocasse de ce Fakir resté coincé dans une armoire Ikéa.
Ce fakir hindou du nom  d’Ajatashatru Lavash Patel, fraîchement débarqué à Paris, a en quelque sorte escroqué ses compatriotes afin de s’offrir un nouveau lit à  clous, outil de travail indispensable pour tout fakir qui se respecte bien entendu.
 
Content d’avoir satisfait son client, l’employé lança ses doigts sur le clavier.
– Votre nom ?
– Mister Patel (prononcez Paddle). Ajatashatru, comme ça se prononce.
– La vache ! s’exclama l’employé devant la difficulté.
Plus par fainéantise que par commodité, il écrivit un X dans la case pendant que l’Indien se demandait comment l’Européen connaissait son deuxième prénom, Lavash

 

Après s’être fait déposé en taxi devant le royaume du mobilier en kit qu’est Ikéa, notre Fakir va nous faire vivre des expériences loufoques les unes après les autres, et la première étant d’avoir osé arnaqué le chauffeur de taxi gitan avec un faux billet aïe aïe aïe !!!, il se frotte à toutes sortes de gens et notamment une vendeuse, se fait enfermer dans le magasin et se cache dans une armoire pour fuir la sécurité, armoire qui finira sur les routes … direction le Royaume-Uni.
Les aventures commencent à peine car il va faire le tour de l’Europe jusqu’en Lybie, partagera le sort de clandestins soudanais appréhendés et expédiés en Espagne, croisera de nouveau le chemin du taxi gitan à l’aéroport, se cache dans la malle d’une célèbre actrice de cinéma et direction l’Italie, voyageant aussi en montgolfière puis en cargo jusqu’à son retour en France où un éditeur lui donne sa chance, l’argent rentre et une happy-end apparaît.
 
– S’il suffit d’être arrêté avec une guitare ou une moustache pour que les Anglais nous suspectent de venir d’Espagne, alors oui, je pense qu’il n’y a pas que nous dans ce cas-là…
Il désigna discrètement un homme, sur le même rang qu’eux, qui arborait une épaisse moustache brune et un chapeau de toile noir.
– Mes amis, prenez cela comme un voyage touristique gratuit aux frais de la Reine ! lança une voix avec un fort accent russe derrière eux. Moi, ils m’ont foutu dans cet avion parce que je roule les « r » !

 

Wow !!! Histoire épatante et improbable, hilarante dès le début, une épopée aux modes de transports divers, des personnages colorés, un fakir à qui arrive tout un enchainement d’aventures incroyable, il passe les frontières haut la main, son destin change du tout au tout d’un coup, il suit le mouvement tranquillement, aucun souci. J’adore. Romain Puértolas nous livre un scénario digne d’un film comique, même si en y regardant bien il est moralisateur sur certain point, on rigole ok mais il ne faut pas oublier un thème abordé à plusieurs reprise : l’immigration, l’espoir d’une vie meilleure.
 
La seule chose qui comptait pour les autorités était de refiler ce bonbon empoisonné à la boite de chocolats voisine. D'une certaine manière, ils avaient réussi à l'inventer leur foutue catapulte à immigrés.
 
Pour égayer un peu vos lectures, passer un moment plus qu’agréable, voyager gratuitement et rigoler, il n’y a qu’une chose à faire : lire les aventures de ce fakir.
 
Finalement, le monde n'était pas fait que d'arnaqueurs, de tricheurs et de charognes. Et ces derniers jours, les rencontres lui avaient enseigné qu'il y avait bien meilleur profit que de prendre l'argent frauduleusement aux gens, celui de donner et de faire le bien autour de soi. S'il l'avait entendu de la bouche de quelqu'un d'autre, il aurait trouvé cela mielleux, dégoulinant de bons sentiments, démago au possible. Mais c'était tellement vrai.
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