Vies volées: Buenos Aires, Place de Mai - Mayalen Goust et Matz

Présentation
En Argentine, de 1976 à 1983, sous la dictature militaire, 500 bébés ont été arrachés à leurs mères pour être placés dans des familles plus ou moins proches du régime. Plusieurs années après cette tragédie, les grands-mères de ces enfants ne cessent de se battre pour les retrouver. Interpellé par ce drame largement médiatisé, Mario, un jeune homme de 20 ans qui s'interroge sur sa filiation décide d'aller à la rencontre de ses grands-mères accompagné de son ami Santiago et décide de faire un test ADN, Les résultats bouleverseront les vies des deux jeunes gens et de leur entourage.

Avis
Très jolie BD sur un thème fort, celui des enfants volés en Argentine lors de la dictature militaire qui sévi de 1976 à 1983. On est en 1998, Mario et Santiago sont deux jeunes étudiants de cette génération et c'est cette raison Mario commence à émettre des doutes sur l'identité de ses parents, sont-ils ses parents biologiques ou pas? Pour répondre à cette question qui l'obsède il se rend dans un centre afin de réaliser des tests ADN et entraîne avec lui son ami Santiago. Les résultats tombent et vont bouleverser la vie présente et future de ces deux jeunes hommes.

Idée intéressante de traiter ce thème à travers les yeux de deux garçons se posant des questions et sans trop impliquer les fameuses grands-mères manifestant pour la vérité, car le régime a non seulement volés ces enfants mais tués leurs parents. Certaines illustrations même si elles cachent l'essentiel ne font pas moins réfléchir sur les tortures subies par ces hommes, femmes notamment des femmes enceintes. Le scénario ne tombe pas dans la polémique ni l'accusation mais mesure ce problème identitaire et cette recherche de vérité qui fait parfois bien plus mal car toute l'horreur de cette période est alors dévoilée.

Une découverte intéressante qui m'a poussé à en savoir plus sur cette dictature, ces enfants volés et le courage de ces grands-mères qui ont tout fait pour retrouver l'enfant qui leur a été arraché. Je trouve le dessin très fin et sans superflu, certaines scènes sont suggérées évitant ainsi de voir l'horreur et j'ai apprécié ce souci de l'illustratrice à rester sur le thème identitaire. Je vous laisse découvrir le reste.

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