Battement d'ailes - Milena Agus

Quatrième de couverture

Un lieu enchanteur en Sardaigne. Sur la colline qui domine la mer, au milieu des terres arrachées au maquis, se tient la maison de Madame, dernier bastion de résistance aux barres à touristes. Seule, décalée dans ses robes bizarres cousues main et dans son naïf refus de l’argent, Madame n’est pas conforme. Quand la nervosité la gagne, que malgré les rites magiques le grand amour se dérobe, elle dévale les deux cents mètres du chemin escarpé jusqu’à la plage et nage vers le large. Madame dérange, mais pas sa jeune et fantasque amie de quatorze ans, pas le grand-père moqueur, ni le fils aîné des voisins, trompettiste incompris des siens. Eux savent…

Milena Agus, cette inconnue sarde enthousiasme la presse, les libraires et le public français à la sortie de Mal de pierres en 2007. Ce succès se propage en Italie et lui confère la notoriété dans les treize pays où elle est aujourd’hui traduite. Nicole Garcia achète les droits pour une adaptation au cinéma. Lauréate du prix Elsa Morante, du prix Forte Village en Italie et du prix Relay en France, Milena Agus poursuit sa route d’écrivain, singulière et libre.


Commentaire
Avec Battement d’ailes nous sommes encore en Sardaigne, dans de petites maisonnées au bord d’une mer lapis-lazuli,  trois maisonnées pour être exacte : la maison de Madame, la maison des voisins et la maison de la narratrice. Ce récit se veut être un journal même s’il n’en a pas vraiment l’apparence, elle va nous faire découvrir son monde après que son père ait ruiné la famille et soit parti. La narratrice est une jeune fille qui s’intéresse beaucoup au monde qui l’entoure : sa famille, ses voisins et Madame. 

Il est question surtout de raconter l’histoire de sa voisine que tout le monde appelle Madame (on ne connaitra son véritable prénom qu’à la fin), femme d’âge mur très séduisante. Madame est une femme excentrique mais qui a du cœur, elle pourrait devenir riche en vendant sa maison d’hôtes aux promoteurs mais elle n’en fait rien, elle préfère préserver sa terre et ses racines sardes.
Elle cultive son jardin dont les tomates sont un délice et créée des robes dans des nappes, rideaux et autres couvertures hérités de sa grand-mère, elle est superstitieuse d’où tous ces rites qui ont pour but d’améliorer la vie de tout le monde mais est tellement naïve que son personnage en devient presque ironique, car toute sa vie n’est que désespoir et humiliation, elle n’arrive pas à garder un seul de ses amants. Ses seuls amis sont ses voisins dont la narratrice, enfant de 14 ans, son grand-père moqueur mais protecteur, le fils cadet des voisins délaissé par sa famille et le fils aîné trompettiste de jazz parti à Paris.

Ce livre nous parle d’envie de liberté, d’amour et de courage. La figure de l’homme est presque effacé : absence du père (que la jeune fille pense apercevoir sous la forme d’un battement d’ailes), pas de mari, seul le grand-père dont on fait état de temps en temps et des amants de passage. Sauf que pour le grand-père, Madame est « l’homme nouveau », l’être humain qui saura distinguer entre les babioles et ce qui compte dans la vie. Jusqu'au drame qui va lui faire changer de direction, lui faire rencontrer l'amour. Mais ce bonheur elle pense ne pas le mériter. Madame, Agnese, s'autodétruit.
Milena Agus nous emmene là où les paysages sont fantastiques, la mer d'un bleu enivrant mais où tout ceci ne suffit plus.
C'est un beau récit sur la recherche de soi.

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