12 Novembre 2010
Présentation de l'éditeur
Une éducation américaine, c’est d’abord l’histoire de Roy, enfant de parents divorcés, qui s’entend mal avec ses beaux pères successifs et mène, très jeune, une double existence : Celle d’un écolier sage et celle d’un jeune adulte travaillant le samedi pour gagner un peu d’argent de poche et aider sa mère. Une éducation américaine, c’est aussi le destin d’un orphelin de père qui puise, dans l’amitié des garçons et dans le flirt avec les filles, la force de survivre au cœur d’un environnement violent et dangereux. Parcourant les quartiers déshérités et impitoyables du Chicago des années 50/60, à pied, à vélo, en métro ou en voiture, Roy multiplie les rencontres les plus étranges.
Inlassablement, il pose des questions à ses proches : il veut comprendre pourquoi le monde est régi selon des lois absurdes. Il grandit en s’interrogeant sur la politique, la mafia, la mort. Une éducation américaine, c’est enfin le portrait de Chicago, ville fantasmatique où tout peut arriver. Dans ce livre de 68 récits organisés en deux parties (Souvenirs d’un naufrage et Histoires tristes sur la mort des rois), Gifford réinvente une langue et une époque perdues : Celles d’une Amérique dont il ne faut rien espérer, « ce pays [qui] ne connaît pas l’amour » selon le photographe Alfred Stieglitz. Et ce « pays » manque autant à Barry Gifford que les jardins disparus de Cordoue manquaient au Prince Faisal. Car Gifford écrit ainsi : la nostalgie au bout du stylo.
Avis
Des anecdotes voilà ce qui attend le lecteur. Anecdotes d’une vie d’enfant dans le Chicago des années 50. Au cœur de ce « roman » l’enfance de Roy, jeune garçon puis ado que l’on suit à travers des bouts de vie pas toujours chronologiques, passées entre Chicago et la Floride, entre sa mère et ses différents beaux pères mais surtout au milieu de ses amis avec lesquels il va connaître et faire l’expérience de la vraie vie : les filles, les vieux gangsters, la lecture et le cinéma mais aussi les différents petits boulots.
Ce sont donc de multiples récits qui vont construire, de façon originale, le destin et les aventures de Roy délaissé par sa mère bien plus occupée à s’inquiéter du bien être de ses différents petits amis pourtant malgré cet aspect peu reluisant de femme à hommes, il est simplement fait état de son détachement vis-à-vis de son fils. Choses qui m’ont paru quand même assez étrange !
A côté de cette famille, on arpente les rue de Chicago, cette ville mafieuse des années 50, impitoyable et dangereuse ; et pourtant l’auteur paraît nostalgique de cette époque. J’ai été marqué par la précision des descriptions des nombreux personnages rencontrés : taille, poids, allure ; vraiment saugrenu !
Pour ceux qui n’aime déjà pas les nouvelles, éviter donc « Une éducation américaine » car les différents récits ne font que 2 voir 3 pages tout au plus ; vous risquez de faire mal à quelqu’un en le lançant par la fenêtre. Ceci dit pour ma part j’ai été happée par cette brochette de petites gens, de rues sombres et de cinéma des années 50, par cette atmosphère morne et pourtant empreinte de joie d’enfants.
Une question me taraude malgré tout: Pourquoi l’auteur assimile t-il l’éducation américaine à une éducation solitaire ?