Fräulein France - Romain Sardou

Fräulein France - Romain Sardou

 Publié par XO Editions

 

Présentation de l’éditeur

 

Septembre 1940. Après la débâcle, l’Occupation commence.

A Paris, les Allemands profitent de tous les plaisirs. Au Sphinx, la célèbre maison close, l’arrivée d’une nouvelle pensionnaire fait sensation. Mademoiselle France est d’une beauté troublante. Elle ne « monte » qu’avec le gratin de l’armée allemande.

Que cache-t-elle derrière son apparente froideur ? Rien de ce qu’elle fait ou dit n’est laissé au hasard.

Fräulein France a sa propre guerre à mener…

 

Mon enfant, tu n'as pas idée de l'ignominie et de la fausseté du monde dans lequel tu vas mettre les pieds. Il te faut oublier tout ce que tu as appris. Les hitlériens sont des fanatiques. Des années durant, on a cherché à ne pas interrompre le dialogue avec le chancelier du Reich, dans l'espoir que la diplomatie aiderait la raison à triompher et que les pourparlers sauveraient la paix en Europe. Beau triomphe, en effet ! Et "pour-parler", voilà bien un mot qui ne dit que ce qu'il est. La démocratie finit toujours par endosser le mauvais rôle quand elle croit qu'elle peut, indéfiniment, faire valoir ses droits moraux sans se salir les mains.

Avis

 

Paris. Septembre 1940. La prise du fort d’Eben-Emael en Belgique signe le début de l’offensive allemande et l’occupation de la France.

Ce roman retrace donc une partie de l’histoire française, une des moins reluisantes : collabo, gouvernement de Vichy, déportation … mais aussi réouverture des bordels dans lesquels les allemands profitent de tous les plaisirs, boire, manger des mets raffinés, écouter de la musique et s’enivrer de femmes. Dans l’un d’entre eux le Sphinx une nouvelle pensionnaire va faire sensation, très jolie mais aussi très exigeante elle n’accordera ses faveurs qu’à l’élite allemande. Son prénom : France.

On suit notre « héroïne » pendant et après l’occupation, suivant un but que l’on ne découvre qu’en fin de récit, même si tout au long du roman des indices nous révèle son but ultime. Tout ce qu’elle fait, toutes les personnes qu’elle accepte de faire entrer dans sa vie font partie de son dessein, peu importe ce qu’elle doit donner en échange. C’est ainsi que France entre dans la grande société, côtoie l’élite allemande aryenne et les grands collabos français.

Son secret bien gardé et sa beauté pour arme, elle sera couverte de cadeaux et protégée des jaloux par ses nouveaux contacts.

Dissimule, et attends. N’oublie jamais qui tu es, d’où tu viens, et ce que tu défends. Cela seul importe. Ensuite, le moment venu : fracasse-leur le crâne ! De toutes tes forces. De toute ton âme. Tu verras, la paix suivra, et nous pourrons alors reparler, à loisir, de Voltaire et de Ronsard, et se dire que, malgré tout, l’homme est doué pour de grandes et belles choses…

 

La question qui revient tout au long du roman est pourquoi fait-elle ça ? Quel plaisir trouve-t-elle à s’accoquiner avec l’ennemi ? Il faudra lire le roman pour le savoir !!

Mélange de faits et de personnages historiques et de fiction, l’intrigue est bien menée jusqu’au dénouement final qui montre tout le courage et la détermination d’une femme mais également les tourments infligés par cette guerre, le sens moral de certaines personnes qui passe par le profit, le combat de la résistance, la cruauté de l’ennemi et la délivrance.

 

Une phrase a retenu mon attention : « En 1945, quand les Allemands ont capitulé devant les Alliés, une certaine partie des Français a été déçu », ont-ils réellement cru que la barbarie allemande  allait rectifier les erreurs politiques de la France ? Que le marasme économique prendrait fin ? Ont-ils réellement cru à l’idéal allemand prôné par Hitler ?  Questions sans réponses.

Remarquable roman de Romain Sardou qui en apprend beaucoup sur une partie de notre Histoire, les romans historiques ne sont habituellement pas mon fort mais je dois avouer que l’auteur à un certain savoir-faire qui a rendu le récit captivant au point qu’il n’a pas fait long feu. A quand le prochain ?

Voilà c'est fini.
Je pense à toute la jeunesse. Il était cruel de la voir partir à la guerre. Mais est-il moins cruel de la contraindre à vivre dans un pays déshonoré?
Je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre.
Mais je sais qu'ils ne sont pas non plus faits pour la servitude.
Jean Guéhenno

Lu dans le cadre du Challenge Coupe du Monde des Livres

Lu dans le cadre du Challenge Coupe du Monde des Livres

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T
j'ai bien aimé, mais sans plus!
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