29 Juin 2014
Publié aux Editions Anne Carrière
Présentation de l’éditeur
Sahar a 17 ans et elle est amoureuse de sa meilleure amie, Nasrin, depuis l’enfance. Les deux jeunes filles ont échangé autant de baisers volés que de promesses d’amour éternel. Mais l’Iran est un pays dangereux pour les homosexuels : Sahar et Nasrin seraient battues ou même mises à mort si leur secret était révélé.
Quand les parents de Nasrin décident de la marier, Sahar s’effondre. Son amie tente de lui démontrer que leur relation peut continuer dans le secret, mais Sahar ne peut s’y résoudre. La société ne l’autorise pas à partager la vie d’une femme. Et son cœur ne lui permet pas de partager l’amour de sa vie avec un homme. Cependant, les paradoxes d’un pays malade de sa religion fait que les mollahs lui permettent en revanche de vivre avec une femme, à la condition de devenir un homme.
Si Sahar n’est pas la première héroïne de roman confrontée à la question « Jusqu’où suis-je prête à aller par amour ? », elle est l’une des rares à se débattre avec la réponse : « J’irais jusqu’à changer de corps ».
Les photos des ayatollahs sont partout: au centre commercial, dans les entreprises, les restaurants, les parcs, sur l'autoroute... Quand j'embrasse Nasrin, j'ai l'impression qu'ils m'observent. Je ne sais pas si c'est pour donner aux citoyens un sentiment de fierté ou pour nous maintenir en alerte et nous ôter l'envie de remettre notre gouvernement en question. Je vois Khomeini comme mon "Papi Furax" et Khameini, le Guide suprême actuel, comme mon "Papi Dépité". Quand il m'arrive de penser à Nasrin en public ou en cours, je sens leur regard sur moi. C'est Papi Furax qui est le plus intransigeant. Il fronce les sourcils, comme pour me dire qu'il voit clair dans mon petit jeu de dégénérée.
Avis
Ce roman aborde un sujet tabou, celui de l’homosexualité féminine et qui prend une ampleur différente en Iran où il est sanctionné durement. Ce sont deux adolescentes qui vont nous montré la puissance de l’amour, ce qu’il est possible d’accomplir quand un sentiment de la sorte vous envahi corps et âme.
Sahar et Nasrin, deux amies d’enfance qui protège un secret lourd à garder dans cet Iran gouverné par les mollahs, la seule possibilité qui leur est accordée serait que l’une d’elle devienne un homme.
Sahar et Nasrin vivent leurs années de lycée et leur amour tranquillement sans se soucier du lendemain jusqu’au jour où Nasrin annonce ses fiançailles. Sahar est détruite, elle ne peut accepter de perdre son amour, sa vie.
« Je te demande pardon, me dit-elle d’une petite voix.
- Pardon pour quoi ? Laisse-moi entrer. »
Je commence à m’inquiéter. Au bout de ce qui paraît une éternité, NAsrin ouvre la porte. Elle se mord la lèvre inférieure et m’attire vers elle pour me prendre les mains, qu’elle serre fort. Quel que soit le motif de son inquiétude, ce doit être sérieux. Elle met en marche le sèche-cheveux pour couvrir nos voix. La conversation sera donc privée.
« Sahar … tu m’aimeras toujours, pas vrai ?
-Bien sûr. C’est comme ça depuis qu’on est petites, je ne vois pas pourquoi ça changerait.
-Tout va changer. Ce soir. »
Elle racontera tout à son cousin Ali (homosexuel lui-même et trafiquant en tout genre), elle lui confie son secret qui pour lui n’en est pas vraiment un. Il la prend sous son aile, lui fait découvrir un autre monde, Sahar trouvera une solution : se faire opérer, changer de sexe et gagner peut être le droit d’épouser Nasrin.
Une opération qui n’est pas anodine et pourtant acceptée par le gouvernement qui finance jusqu’à la moitié des frais médicaux. C’est un fait nouveau pour moi, je n’arrive pas à comprendre comment une société archaïque, empêtrée dans la tradition puisse accepter l’idée de changement de sexe et le reconnaitre civilement. Imaginé un pays tel que l’Iran qui se classe en deuxième position après la Thaïlande dans le nombre d’opérations pratiquées. Certains et certaines franchissent le pas quitte à se voir renier par leur famille mais ça ne fait pas peur à Sahar.
Dans sa quête pour préserver son amour interdit Sahar serait prête à tout.
Roman d’amour et apprentissage de la vie. Au-delà du sujet épineux de l’homosexualité l’histoire de ces jeunes filles montrent le courage qu’elles ont de braver les interdits pour vivre leur amour. On en apprend un peu plus sur les usages en Iran, le code vestimentaire et la crainte de la police, les droits de femmes, la résignation.
Elle contemple nos deux mains enlacées. Si je le pouvais, je resterais ainsi pour toujours.
Mais c’est impossible. Alors je lâche sa main. Je l’aime, et je dois lâcher prise
Talking with Sara Farizan (If You Could Be Mine, ages 14+)
In Iran, it's a crime punishable by death to be gay. Sex reassignment surgery is covered by the government health program, though, and regarded by many as a way to fix a "mistake." Sahar, seventeen
Interview en anglais