6 Août 2014
Présentation de l’éditeur
Être l'hôte de Lénine ne protège de rien quand on est par ailleurs la cible de Staline...
Mars 1920. Alors que l'enquête sur laquelle il travaille à Paris – l'assassinat sauvage d'un ancien espion des services secrets du tsar – piétine, François-Claudius Simon, brillant inspecteur du 36, quai des Orfèvres, est envoyé en mission officieuse à Moscou, pour tenter de trouver un accord avec les autorités russes sur une autre affaire, délicate, qui met en cause un ministre de premier plan. Le jeune inspecteur est prévenu : si les choses tournent mal, il devra se débrouiller seul. Pas question que le gouvernement français prenne le risque de rallumer les hostilités avec ce régime incontrôlable. Or, dans l'atmosphère de paranoïa aiguë et de complot permanent qui caractérise la Russie de Lénine, les choses ne peuvent que mal tourner. Surtout quand un certain Joseph Staline s'en mêle...
Dans la pièce mitoyenne qui servait à la fois de chambre et de salle à manger, deux corps gisaient l'un contre l'autre, désarticulés et sans vie. Leur sang avait dessiné des rigoles au hasard du linoléum, avant de se mêler en une flaque incertaine sous la table du repas. L'homme s'était écroulé sur le flanc, les jambes tordues, une cavité rouge et suintante au milieu du front. La femme était tombée à ses côtés, sur le ventre, mains en avant dans une pose de défense - ou de supplique? La balle qui l'avait atteinte à la tête avait emporté une partie de sa mâchoire et de son œil, les chairs broyées et semées d'esquilles évoquant à François des images de guerre qu'il préférait oublier.
Avis
1920. François-Claudius Simon jeune inspecteur au 36, quai des Orfèvres, est appelé sur les lieux d’un triple homicides. Sur place c’est l’horreur, une exécution en règle d’un ancien espion des services secrets du Tsar, l’Okhrana, et de sa famille, seul un bébé a été épargné.
Une famille russe récemment arrivée à Paris et qui se cachait. L’enquête le mène au sein de la communauté russe et de ses conspirations. Il réussit à approcher le groupe Russie Intégrale prônant le retour de la famille royale à la tête du pays, outre la découverte de documents sensibles ses recherches le mènent finalement face à un mur. Sur cet échec il sera contraint de quitter Paris pour Moscou, envoyé en mission officieuse par le gouvernement français. Les relations tendues entre les deux gouvernements promettent un dur labeur diplomatique à François-Claudius. Entre temps il recherche toujours des informations sur ses origines, sur sa mère et la folie qui l’a emportée et revient à Paris avec Koko le perroquet
Une lecture qui fut rapide puisque j’ai été prise par cette nouvelle enquête mais aussi par les déboires amoureux de notre bel inspecteur. Sa chère Elsa, partie en Russie depuis quelques temps déjà, donne des nouvelles épisodiques à François, une de ces missives est dévoilée à la fin du livre Le quadrille des Maudits nous apprend qu’elle est enceinte. Sa mission à Moscou est d’enquêter sur un meurtre commis d’après le régime soviétique par un jeune français, neveu du ministre de l’Intérieur, mais très vite il lui est proposé un échange : des français contre des russes détenus en France, une belle occasion s’offre donc à lui pour convaincre Elsa de rentrer. Mais ce sera sans compter sur l’esprit rebelle et révolutionnaire de la jeune femme pour qui la nouvelle Russie est en marche, une Russie où le peuple est à l’abri, ne manque de rien.
Cette enquête m’a absorbée, mis à part les amours de l’inspecteur, l’atmosphère de cette Russie d’après révolution, ses manigances et autres complots, les conflits entre les « Russes blancs » et les nouveaux dirigeants du pays les bolchéviques, côtoyer Lénine, Staline … Je dois dire que dans le genre polar historique Guillaume Prévost a tapé fort cette fois-ci, j’ai pourtant énormément apprécié les 3 dernières enquêtes alors est-ce les éclaircis autour du mystérieux passé de François, le réalisme qui entoure le récit bien plus que les fois précédent, le climat de révolte … ? En tout cas chapeau à l’auteur j’ai adoré et j’espère que la suite ne se fera pas trop attendre.
Moscou allait moins mal que Petrograd. Il y avait plus de monde dans les rues, plus de voitures - et en meilleur état -, des tramways qui reliaient régulièrement différents points de la ville, des gens qui vaquaient à leurs occupations - ou qui donnaient l'impression d'en avoir -, enveloppés dans des vêtements qui pour n'être pas de la première fraîcheur paraissaient au moins leur tenir chaud. Le sang du commerce, par contre, avait gelé dans les artères du communisme : des devantures vides, protégées par des grilles abîmées, où subsistait parfois un article de l'ancien temps, morceau d'étole bistre, peigne à la dent orpheline, vase délicat fendu par le milieu ... Les rares magasins ouverts se repéraient de loin, précédés de files d'attente bruissantes qui serpentaient sur le trottoir.
Les précédentes enquêtes de François-Claudius Simon :