26 Août 2014
Présentation
Sam et Sandrine Madison enseignent tous deux — elle l'histoire et lui la littérature — à l'université Coburn, en Géorgie. La nuit où Sandrine succombe à un mélange de vodka et de Demerol, on peut croire à un suicide. Le comportement singulier de Sam lui vaut cependant d’être accusé du meurtre de sa femme, malgré l'absence de preuve.
Aux premières heures du procès, tout est envisageable : Sam semble sincèrement effondré et, à l'entendre, Sandrine avait de bonnes raisons de vouloir mourir. Pour autant, il n'est pas impensable qu'il l'ait tuée : plusieurs témoignages éclairent l'affaire d'un jour nouveau qui ne lui est pas favorable. Les souvenirs de l'accusé, qui se déploient en contrepoint des attaques du procureur et des arguments de l'avocat de la défense, brossent un paysage conjugal d'une extrême complexité, embrouillant le jugement du lecteur.
Des deux conjoints, lequel a manipulé l'autre?
[...] il nous est si facile d'oublier ou de tenir pour acquises les chances les plus folles qui nous sont offertes ...
Avis
Sandrine Madison, professeur d’histoire à l’Université de Coburn, est retrouvée morte dans son lit par son mari Samuel, professeur de littérature. La mort est présentée comme un suicide par le mari et comme un meurtre par la police. La défunte aurait avalé de l’alcool, du Démérol et des antihistaminiques.
Le premier suspect dans des cas comme celui-ci est bien évidemment le mari surtout après la terrible nouvelle que lui apprendra Sandrine quelques semaines avant : sa fin proche et terrible due à la maladie de Charcot tout juste diagnostiquée.
Le plus troublant est la scène qui s’offre aux yeux des services de police : une jeune femme de 46 ans, belle, à moitié nue, une bougie allumée près d’elle, des flacons vides, un guide touristique, une rose et un énigmatique message mentionnant Cléopâtre.
Soupçonné d’avoir empoisonné sa femme, Sam verra son procès pour meurtre s’ouvrir dans cette petite ville dont il se sent déjà exclu. Les témoins et autres preuves à charge seront présentés, allant du témoignage d’un médecin auprès duquel Sam allait se procurer les ordonnances de Démérol, celui du pharmacien, de collègue de l’université, voisin, confident, maitresse … Toute la vie de ce jeune couple sera étalée devant des jurés, des journalistes, devant Coburn, toute l’arrogance de Sam, son total détachement sera comparé aux qualités humaines de sa femme Sandrine.
Un coupable parfait qui encoure la peine de mort.
Dix jours pour comprendre ce qui a pu se passer, ce qui aurait dû se passer entre deux personnes qui s’aiment.
Thriller sur la manipulation, le doute et surtout l’indifférence, ne voir dans l’autre personne que ce qu’elle aurait dû être, ce qu’on souhaitait qu’elle soit jusqu’à ne plus la voir, ne plus la comprendre et devenir insensible à sa douleur et ses sentiments.
Voilà l’homme insensible et infidèle devenir coupable, non pas de meurtre mais d’indifférence, coupable de ne pas avoir su éviter le pire.
Quel est donc ce dernier message de Sandrine Madison ? Ce dernier geste d’une femme aimante pour son mari, une preuve d’amour.
Roman passionnant où l’atmosphère toute particulière nous fait naviguer entre un thriller et un roman d’amour, entre haine et passion. La psychologie humaine dans toute sa splendeur.
Assis dans le noir avec ma fille, les miettes de notre soirée cochonneries éparpillées autour de nous, j’écoutai de nouveau cette voix raconter l’histoire de deux êtres qui s’étaient aimés mais dont la relation s’était distendue au point qu’ils vivaient à présent dans des lieux différents. L’un fait porter un message chez l’autre. « Parcours la moitié de la distance qui nous sépare et je t’y retrouverai ; » L’autre refuse. « Excuse-moi, répond-il, mais je ne peux pas te retrouver à mi-chemin. » Le premier réfléchit à cette réponse, pense aux conséquences qu’il y aurait à ne jamais revoir ni côtoyer cet être qu’il aime.
Donc, il lui envoie un autre message : « Alors dis-moi jusqu’où tu peux venir vers moi, et je t’y retrouverai. »
Je me rappelai que les yeux de Sandrine brillaient de larmes à ce moment-là.