25 Septembre 2014
Rentrée littéraire 2013
Présentation
Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une sœur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles). C’est le début des années 70 et des rêves libertaires.
Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable. Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina ?
l y a toujours ce moment parfait où vous détachez les cordes qui étaient nouées à vos poignets, les cordes y laissent leurs marques et leur brûlure et elles y laisseront longtemps leurs marques et leur brûlure mais quel plaisir de pouvoir regarder vos poignets, de le faire plusieurs fois par jour et de n'y voir que la trace du cordage et pas le cordage lui-même.
Avis
Maria Cristina Väätonen est devenu une auteure à succès grâce à un roman publié à 17 ans et intitulé La Vilaine sœur. Un livre prétendument autobiographique qui l’a éloigné de sa famille. Dix années passent lorsqu’un coup de fil de sa mère amorce son retour à Lapérouse, un hameau du grand nord. Et ses souvenirs affluents, une mère autoritaire, un père discret et une grande sœur qui après un accident dont elle se sent responsable restera diminuée intellectuellement.
Et on suit son parcours, jeune fille préférant fuir le giron maternel vers la Californie. C’est un choc pour elle, sa mère lui prédit un endroit de débauche et elle y trouve, dans ces années 70, un esprit de liberté qui la pousse vers l’avant. D’étudiante elle devient secrétaire d’un écrivain, Rafael Claramut, dont elle deviendra par la suite l’amante et lui son mentor. Avec lui elle découvre le sexe avant l’amour et la gloire littéraire, jusqu’à une vie solitaire à Santa Monica qui aurait pu continuer ainsi sans la présence de Peeleete, le fils de sa sœur.
Un coup de fil qui est le déclencheur du roman, la mise à feu pour remonter le temps, se souvenir de son parcours, des traces que son enfance ont laissé sur elle, de cette délivrance qu’elle a voulu atteindre et cette fabuleuse façon de s’évader par l’écriture.
C’est une très belle lecture, l’histoire d’une femme qui choisi de se déraciner, de s’arracher à une destinée qu’elle ne veut pas, de se construire une autre vie. Pas de véritable message de l’auteur, juste un charmant conte sur l’envie de s’élever.