Black museum - Alexandre Kauffmann

Présentation
Alexandre Kauffmann se rend dans le bush tanzanien pour enquêter sur un peuple nomade, les Hadza, que tout le monde considère comme des "hommes-fossiles". Chacun s'emploie ici à faire tourner sa boutique : les guides, le prêtre, l'anthropologue, l'impresario local. L'auteur va s'immiscer dans la vie de ces chasseurs de girafes et de babouins. Parmi eux, il revisite les valeurs de la société occidentale et tente de dissoudre son jugement dans la savane. Quant aux archers hadza, ils traversent distraitement cette comédie de brousse, ne laissant derrière eux que des pointes de flèches et des éraflures sur les acacias.
Empruntant au récit de voyage et à la satire sociale, Alexandre Kauffmann brosse un tableau tout aussi drôle que pertinent de notre soif d'exotisme et nous conduit à la frontière incertaine entre ressemblance et altérité.

Avis
C'est donc à l'occasion d'un reportage sur la tribu nomade des Hadza, en Tanzanie, qu'un journaliste free-lance parisien, chargé de rédiger un article pour un magazine de voyage, découvre une véritable mise en scène pour touristes autour de ce peuple que l'on croit à l'écart du
monde mais qui finalement n'ignore rien de ce qui se passe au-delà de leurs terres. Ces chasseurs-cueilleurs vivent sur les rives du lac Eyasi, les véritable Hadza sont difficile d'accès et connus d'un seul homme Frank Marlowe, anthropologue américain qui n'est pas si "lisse" qu'il n'y paraît. Les comédiens quant à eux sont assez proches de la civilisation pour ameuter les touristes et assez loin pour mettre en route leur parodie de chasse auxquels ces mêmes touristes prendront part avec enchantement.
Pour le journaliste au contraire c'est le désenchantement total,  les Hadza sont de grand consommateurs de marijuana et pour avoir un minimum de coopération encore faut-il allonger la monnaie. Alors accompagné de son guide Matayo, petit caïd local, ce Mzungu (blanc) fait figure de banque sur pattes.

A la fois récit de voyage, introspection et prise de conscience, ces pages pleines d'humour cynique sur un spectacle de brousse démontre la triste réalité dû au tourisme et au désir d'exotisme, on vend du rêve, on vend une réalité qui n'existe plus depuis fort longtemps; la modernité a percé tous les peuples de la planète et les Hazda n'ont pas loupé le coche: c'est le temps de la monnaie facile. Ce peuple a pourtant laissé son empreinte sur ce journaliste téméraire, il retournera quelques années plus tard en Tanzanie accompagnée de Grace pour tenter de trouver l'authenticité qu'il n'avait pas pu toucher la première fois.

Dans ce récit, Alexandre alterne avec sa vie parisienne, sa colocataire mythomane qui lui pourrie la vie, mais qu'il finira par virer de l'appartement avant de quitter définitivement la France et de s'installer en Tanzanie. Comme quoi même s'il n'a pas trouvé ce qu'il était venu chercher, les Hadza reste pour lui un peuple à découvrir.

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