Dans la peau d'une djihadiste - Anna Erelle

Présentation
Convertie à L'Islam, Mélanie rencontre sur Facebook le chef français d'une brigade islamiste. En quarante-huit heures, il "tombe amoureux" d'elle, l'appelle nuit et jour, la presse de venir faire son djihad en Syrie et dans la foulée la demande en mariage, lui faisant miroiter une vie paradisiaque... De "chat" Facebook en conversation Skype, Mélanie se prend au jeu et commence à préparer secrètement son départ.
Des jeunes Européennes comme Mélanie, chaque semaine plus nombreuses à se laisser embrigader via Internet, l'auteur de ce livre en connaît des dizaines : c'est elle, Anna Erelle, qui se cache en réalité derrière le profil de "Mélanie". Jeune reporter, elle travaille sur les réseaux de l’État islamique (EI) - dont la propagande numérique, le "djihad 2.0", constitue l'une des armes les plus redoutables.
Pendant un mois, Anna se glisse ainsi dans la peau de Mélanie, et consacre ses journées à vérifier les confidences que son "prétendant" - proche d'Abou Bakr al-Baghdadi, le calife autoproclamé de l'EI - livre le soir derrière un écran d'ordinateur à sa "future épouse". Dans une impatience grandissante que celle-ci la rejoigne. Ce voyage est l'ultime étape, la plus dangereuse, de son reportage, et Anna l'a planifié dans les moindres détails. Elle part, comme prévu. Mais tout va déraper...

Avis
Voilà un livre qui m'a pour le moins troublée et compte tenu du climat actuel je ne sais pas s'il est judicieux d'écrire cette chronique, le sujet est délicat certes mais les informations qu'il recèle sont intéressantes et doivent être comprises. La journaliste Anna Erelle, dont le nom a été modifié pour des raisons de sécurité (menace de mort, fatwa) a enquêté sur les filières de recrutement djihadiste et s'est faite passé pour une jeune fille nouvellement convertie afin d'approcher un recruteur de Daesh via des réseaux numériques notamment Facebook et Skype, le but étant de comprendre comment des centaines voire des milliers de jeunes à travers le monde se laissent convaincre de rejoindre les rangs de l'Etat islamique.
Pendant plusieurs mois la journaliste enquête et se fait passé pour une autre prénommée Mélanie, fait la connaissance et sera en contact permanent avec un djihadiste du nom d'Abou Bilel, français partie en Syrie. De discussions en appels vidéo, cette homme de presque 20 ans son aîné va lui avouer des sentiments hallucinants et la presse de le rejoindre et de devenir sa femme.

Ce livre retrace donc les étapes de cet embrigadement moral, de cette prise de pouvoir sur une personne sensible et prête à croire ce qu'on lui dit. Cette propagande numérique dont Daesh a su tirer profit est d'autant plus terrible qu'elle touche n'importe qui, n'importe quand, sans que la famille ou amis ne se rendent compte de ce qui se passe, des dégâts occasionnés, c'est seulement après le départ de ces jeunes en Terre Sainte, sur cette terre de conflits que le monde s'écroule et pour les parents en particulier le départ d'un enfant est terrible, la journaliste nous donne quelques exemples de familles détruites et dans l'insoutenable attente de nouvelles.

On peut également se rendre compte du quotidien d'un djihadiste qui ressemble un peu au quotidien dans un camps de vacances, un camps de la mort, un camps où la haine de l'autre est la motivation principale aux exactions commises, les confidences faite par Abou Bilel sont terrifiantes et la pression que subit Mélanie est ressentie à travers les pages. J'ai ressentie de la peur pour cette journaliste lorsqu'elle prend l'avion pour la Turquie sentant que le voyage aller tourner au désastre, puis à son retour craignant pour sa vie. Ce livre m'est mal à l'aise et pourtant il soulève une vérité qui doit être partagée, la journaliste a fait preuve d'une grande maitrise de soi pour ne pas sombrer alors il est bon de la remercier d'avoir partagé cette expérience troublante.

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S
Ça fait hélas plus articles de presse que livre. Même si le sujet reste intéressant je n'ai pas du tout aimé la manière brouillon dont il était rédigé. Le premier paragraphe est troublant, il est si contradictoire qu'on se demande comment des gens ont pu se laisser embrigader dedans. Au-delà de la naïveté l'Ei sectaire à l'air de s'intéresser à des gens dépressifs, mal dans leur peau qui réfléchissent et cogitent peu donc très facilement malléables. Même si ont pourrais sortir la carte de la jeunesse pour certains. D'autres plus adultes se laissent embarquer avec le même genre de messages, ou personne ne se dit :Attends un truc cloche tu me dis que tu reconstruis ton pays mais tu parles que tu combats. ... Tu me dis qu'ici Le bonheur reigne, que tous se respectent, mais tu me parles de cours de tir à mon arrivée.. C'est bien triste.
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