Au petit bonheur la chance ! - Aurélie Valognes

Présentation
1968. Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère. Pour l’été. Pour toujours. Il n’a pas prévu ça. Elle non plus.
Mémé Lucette n’est pas commode, mais dissimule un cœur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible, rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot. Chacun à une étape différente sur le chemin de la vie – elle a tout vu, il s’étonne de tout –, Jean et Lucette vont s’apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon. Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples qui font le sel de la vie.

Avis
Superbe cadeau de Babelio que ce livre et la découverte d'une auteure formidable. A petit Bonheur la chance! est son quatrième roman, nul doute que mes lectures s'orienteront vers les précédents.
C'est l'histoire d'un enfant et avec lui d'une famille entière, Jean ce petit garçon de 6 ans né d'une femme trop jeune et d'un homme bien plus vieux et qui ne s'entendent plus, qui un beau matin quitte le domicile familial avec sa mère et une petite valise se retrouvant devant la porte d'une grand-mère un peu revêche. Jean vivra désormais avec elle à Granville en attendant que sa mère, partie à Paris, trouve un appartement décent et revienne le chercher. Mémé Lucette prend en charge cet enfant qui se sent dorénavant abandonné et qui peine à trouver sa place auprès de cette vieille dame aux habitudes bien différentes de sa mère Marie: marché, messe, catéchisme, cimetière pour fleurir la tome de pépé Marcel et de l'oncle Gabriel.. voilà les activités principales de Jean et de mémé Lucette.
Même l'appartement le déboussole : toilette à l'extérieur de l'appartement, pas de salle de bain et pour cause il n'y a pas l'eau courante et encore mois de réfrigérateur dans la cuisine. Un grand changement pour Jean et pour mémé Lucette aussi qui se retrouve du jour au lendemain avec ce petit bonhomme bavard comme une pie. Au fil des pages et du temps qui passe ses deux là vont apprendre à se connaître et à s'aimer, Jean va faire la connaissance de Lucien le facteur grand ami de sa grand-mère, puis d'Anita la voisine, des différents commerçants du quartier (dont une scène restera mémorable à mes yeux, surtout que rire toute seule dans le métro ce n'est pas recommandé si l'on veut paraître saine d'esprit), ce sont aussi des retrouvailles avec sa tante Françoise qu'il aime beaucoup et avec ses cousins dont il ne souvient jamais les prénoms.

L'auteure porte un regard sur une époque qui peut paraître idyllique pour les plus âgées mais qui relègue la femme un rang en dessous, la seule possibilité d'avenir est celle de femme au foyer, Marie explique cette situation à son fils dans un dernier pardon. Les personnages sont très attachants, j'ai beaucoup hésité entre pointer du doigt Marie ou tenter de la comprendre, de compatir pour Jean ou de gronder son entêtement. Il n'y a bien qu'une seule personne que l'on comprend dès le début et que l'on admire: Mémé Lucette, qui en a tant vu et tant donné durant sa vie et qui accepte sans rechigner la lourde responsabilité d'élever un énième enfant; son caractère dur s'adoucissant avec le temps et s'apercevant qu'en donnant on reçoit en retour: l'amour ça rend riche.
Le roman n'est pas toujours drôle, on verse une larme par ci par là, puis on rigole lors de l'adaptation de la Marseillaise par Jean, on est apaisé enfin par des retrouvailles. Énormément d'émotions et une magnifique découverte.

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