Paris-Saint-Denis - Paul Besson

Présentation
Paul a trente ans. Il termine ses études, enchaîne les petits boulots, cherche un appartement avec sa copine. Il entre dans l’âge adulte à reculons ou en boitant : il boit trop, fume trop, travaille peu ou mal ou pour rien, sort la nuit, marche pendant des heures, se perd. Il cherche la poésie partout, se demande s’il est vraiment amoureux, se demande l’homme qu’il va devenir, là où il va vivre. Il aimerait habiter Paris, mais c’est à Saint-Denis qu’il trouve un appartement.

On a dit que c’était la ville la plus dangereuse de France. Et la cité des rois. Mais c’est une autre ville encore que Paul découvre et parcourt. Il raconte un monde qu’on ne voit pas, des hommes qui se cachent ou vivent la nuit. Un dealer de crack lui sauve la vie, un coiffeur virtuose lui apprend à se taire, une caissière au supermarché lui apprend la patience. Peut-être que cette recherche d’appartements si difficile l’a amené au bon endroit.

Avis
Paul, musicien, étudiant et glandeur, cohabite (et non habite) avec sa compagne Carine dans un minuscule appartement où ils commencent sérieusement à être à l'étroit. Cet appartement ne correspond plus tout à fait à leur couple (chacun sa vie et ses horaires), ils décident donc de partir à la recherche d'un nouveau nid dans Paris, ce qui est une mission quasi impossible pour un petit budget, le couple se retrouve donc à Saint Denis très loin des beaux quartiers parisiens où Paul a grandi.

Cette ville que l'on considère comme dangereuse va finalement être pour Paul un havre de paix (pas sûr que la Carine aurait tenu le même discours si elle avait eu son mot à dire dans ce livre). On y retrouve un métissage prononcé et une vie agréable si l'on occulte les virées nocturnes du narrateur pour se fournir en herbes (et ce n'est pas de la pelouse) et ses différentes rencontres pas toujours nettes. Malgré tout les gens sont avenants et souriants, là aussi j'émets un gros doute j'y habite aussi et j'en rencontre rarement des gens comme ça, faut croire que ce roman est une belle fiction qui vire au fantastique.
Ainsi Paul va apprivoiser sa nouvelle ville, étudier les habitants avec un regard enfumé (c'est ainsi que j'ai perçu la chose), il va revenir en arrière entre deux chapitres pour nous parler de sa recherche d'appartement et de inaccessibilité aux loyers parisiens, sa vie bohème où les charges du foyer repose sur les bien trop larges épaules de sa compagne. Paul se laisse vivre et ça lui plaît, dans le roman Saint Denis apparaît avec ses clichés notamment celui des dealers tellement sympathiques et prêt à partager le matos ou à l'inciter de ne jamais en consommer.

Mais au-delà de ces clichés le narrateur aborde une réalité: la pauvreté, l'insalubrité même si aujourd'hui entre le projet du Grand Paris et celui des JO de 2024 les politiques tente de rénover le centre ville. Il y a du bon dans ce roman, tout n'est pas mauvais à Saint Denis et heureusement car il y fait bon vivre malgré tout.

Ce fut malgré ces contradictions, un bon moment de lecture sourire aux lèvres et un amusement certain en lisant certaines scènes.

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