L'école du ciel - Elisabeth Barillé

Présentation
« Peins ma fille, peins… Le jour commençait à baisser quand elle s’était enfin arrachée d’une ancienne fièvre. Une grande toile en était sortie, comme elle n’en peindrait jamais plus, avait-elle aussitôt compris. Une simple bâtisse dans l’herbe rase d’un vert cru, une bergerie, peut-être, tombée du ciel comme un météore… »

Ainsi peint Aimée Castain, bergère de Haute-Provence. La montagne est dans le paysage. La mer nappe l’horizon, invisible, brumeuse, à soixante kilomètres. Et partout, la tendre sauvagerie des collines, les oliviers, les bories, la tentation de la couleur. Saisir sur la toile la beauté du monde. Son mari Paul ne comprend pas bien cette passion nouvelle, mais Aimée s’y donne, entièrement, tout en surveillant son troupeau. Peu à peu, son talent franchit la vallée, les amateurs achètent ses toiles, les journalistes écrivent sur le prodige. Une candeur de touche, un talent singulier, comme offert, par l’insaisissable : l’école du ciel, peut-être…
La narratrice et son compagnon, Daniel, avocat, cherchent comment fuir Paris et Marseille, la vie épuisante, éclatée. Dans un village de Haute-Provence, une maison leur apparaît, comme offerte elle aussi, par l’invisible. Elle sera leur point d’ancrage. Chaque matin est une promesse nouvelle. Puis Daniel s’enflamme pour l’œuvre d’une artiste oubliée, une fille de métayers, née pendant la Grande Guerre, une simple bergère. La maison qu’ils viennent d’acheter fut la sienne. Un talent magnifique et méconnu aurait-il vécu entre ces murs?

Avis
Roman à double voix, celle d'Elisabeth et celle d'Aimée. Elisabeth et son compagnon Daniel vivent à Paris, elle écrit et il est avocat, ils cherchent à échapper au tumulte et à l'insécurité. Ils recherchent une demeure qui a une âme pour y couler des jours heureux. Daniel est un passionné et les peintures de Nicolas de Staël le poussent sur les routes, quant à Elisabeth c'est plus une histoire de racines et de transmission qui la pousse loin de Paris. Après un séjour en Sicile et l'espoir d'y acquérir une maison, leur projet tombe à l'eau pour une histoire de permis de construire.
C'est vers Marseille que leur rêve se réalise, dans le village de Banon se trouve une maison où vécu la bergère et peintre Aimée Castain. Daniel est fasciné par cette peinture naïve au point de consulter chaque jour Internet à la recherche de nouveaux tableaux.

En alternant les chapitres, Elisabeth Barillé raconte cette recherche du lieu propice à une vie paisible, raconte la vie et l’œuvre de cette bergère devenue peintre sur le tard, de cette enfant joyeuse et libre, son union avec un paysan du coin et ses multiples maternité, et qui malgré son caractère bien trempé se laisse envahir par une vie de ménagère. La rencontre avec un voisin peintre qui l'incite à coucher sur papier ce qu'elle voit avec ses yeux et son cœur lui ouvre de nouveau les portes de la liberté et d'une première exposition en 1979 alors qu'elle a déjà 62 ans.

Le roman est difficile à suivre, l'autrice entremêle deux vies, deux époques mais avec ce même objectif d'être près de la nature et de laisser une trace. Je n'ai pas complètement adhéré à ce style à la fois poétique et passionné qui semble parfois peu réaliste. Je découvre pourtant une artiste qui m'était inconnue et un destin hors du commun.

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