Bartleby, le scribe - José-Luis Munuera

Présentation
New York City, quartier de Wall Street.
Un jeune homme est engagé dans une étude de notaire. Il s'appelle Bartleby. Son rôle consiste à copier des actes juridiques.
Les premiers temps, Bartleby se montre irréprochable. Consciencieux, efficace, infatigable, il abat un travail colossal, le jour comme la nuit, sans jamais se plaindre. Son énergie est contagieuse. Elle pousse ses collègues, pourtant volontiers frondeurs, à donner le meilleur d'eux-mêmes.

Un jour, la belle machine se dérègle. Lorsque le patron de l'étude lui confie un travail, Bartleby refuse de s'exécuter. Poliment, mais fermement. I would prefer not, lui répond-il. Soit, en français : je préfèrerais ne pas.
Désormais, Bartleby cessera d'obéir aux ordres, en se murant dans ces quelques mots qu'il prononce comme un mantra. Je préfèrerais mieux ne pas. Non seulement il cesse de travailler, mais il refuse de quitter les lieux…

Avis
Dans le quartier de Wall Street à New York, une étude de notaires où travaillent deux scribes chargés de rédiger des copies d'hypothèques ou de valeurs mobilières s'apprête à recevoir une visite inattendue. Les deux scribes présent ce jour-là et se plaignant une fois de plus de la charge de travail voient l'arrivée de cet homme comme un présage. Peut-être que leur patron le notaire va l'embaucher et alléger leurs tâches. Son nom est Bartleby.

Issue d'une nouvelle d'Herman Melville, Bartleby, le scribe, est l'histoire d'un homme qui décide un beau jour d'aller à l'encontre du bon sens qui voudrait que chacun se plie devant sa tâche à accomplir et se satisfasse de son rôle dans la société. Savoir se contenter de peu est aussi un bon moyen d'éloigner le malheur, mais facile à dire pour ces bourgeois qui mangent à leur faim.
Bartleby était un bon employé jusqu'à ce qu'il réponde à chaque demande du notaire par un « je préfèrerai mieux ne pas », est-ce pour désobéir, se rebeller contre cette bureaucratie dont il est l'un des rouages?
Cette adaptation est assez étonnante, les traits du dessin d'abord qui me rappelle surtout les années 50 et les décors de New York en plein hiver, la couleur flou en arrière plan pour accentuer l'action à l'avant, puis le texte jeté ça et là comme si tout n'était que pensée. Une BD qui a du sens et laisse perplexe devant cette situation tragi-comique, devant cet homme qui résiste et se tait.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article