17 Janvier 2022
Présentation
Harlem. 1933. Une femme noire, tirée à quatre épingles, est relâchée de prison. Son nom : Stéphanie St Clair. Signes particuliers : un accent français à couper au couteau et un don pour les chiffres. Née dans la misère à la Martinique, la célèbre Queenie est à la tête de la loterie clandestine de Harlem. Avec l’aide d’une poignée de complices loyaux, elle a patiemment bâti un véritable empire criminel qui règne sur Harlem tout en protégeant ses habitants des exactions des policiers.
Avis
Une femme vient de sortir de la prison de Bedford Hills et une voiture l'attend. Le confort de la cellule était satisfaisant grâce aux bons soins du juge Wallace, qu'elle paie grassement. Il s'agit de Stéphanie Saint Clair, la marraine de Harlem.
Le soir venu elle se joint à la fête donnée par le peintre Charles Alston, elle y rencontre un pianiste à qui elle a rendu un service et un de ses hommes a qui elle annonce un ultimatum. Ce ne sera pas son seul problème, pendant son absence d'autres gros bonnets commencent à grignoter son terrain: Schultz et Luciano.
J'ai aimé de prime abord cette couverture qui présente Queenie comme une reine, le plein pouvoir personnifié. Le récit s'oriente sur la vie de cette femme noire qui a fui la Martinique pour le rêve américain. Des épisodes de son passé alternent avec son présent, la douleur de ce qu'elle a subi rivalisent avec le faste dans lequel elle vit aujourd'hui grâce à la loterie clandestine. Quennie en aura fait du chemin, elle a su faire une force de ses faiblesses et des pions de ses ennemis. Cet album ne montre pas seulement la charismatique Madame Saint Clair mais dévoile aussi le bien qu'elle a pu faire et les torts qu'elle a redressé.
Le noir et blanc des dessins sied à merveille avec ces années 30 tumultueuses, qui ont créés, aux Etats-Unis, les grands noms du crime organisé.