9 Février 2022
Présentation
4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d’une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l’a prévenu : il n’a aucune chance.
Acte d’amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l’arrêter. Sa mort est l’une des premières qu’ait saisies une caméra. Hanté par les images de cette chute, Étienne Kern mêle à l’histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus.
Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d’aujourd’hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d’espoir que chacun porte en soi, et l’empreinte laissée par ceux qui se sont envolés.
Avis
Cette chute, je l'ai regardée mais je n'ai pas vu l'homme derrière ce drame, derrière ce rêve. Les envolés offre un aperçu de l'homme, de Franz Reichelt qui se jeta le 4 février 1912 du premier étage de la tour Eiffel espérant démontrer à tous la fiabilité de son invention: le costume parachute.
Comment a t'il pu en arriver là? qu'est ce qui a poussé ce tailleur d'origine autrichienne à croire qu'il pourrait inventer ce que des ingénieurs n'ont pu concevoir. Tous ont tenté de le dissuader mais le besoin de démontrer au monde et probablement à une personne en particulier qu'il n'était pas qu'un petit tailleur de quartier mais qu'il pouvait lui aussi, à l'instar de ces grands aviateurs,graver son nom dans l'histoire. En pensant à ce jour fatidique je me dis que ces spectateurs de l'horreur savaient ce qui attendait cette homme hésitant au premier étage, ils savaient qu'ils venaient assister à une condamnation à mort.
Etienne Kern nous offre une biographie romancée de ce rêveur fou, de son départ d'Autriche à sa mort affreuse, ses rêves, espoirs et amours y sont exposés pour mieux comprendre son sacrifice. Parallèlement l'auteur développe son ressenti face à la mort et plus particulièrement de celle d'une amie condamnée qui s'est défenestrée; et la mort tragique d'un grand-père lors d'une chute d'un balcon.
Dans ce Paris où l'aviation est le futur, et où tant de mort auraient pu éviter avec une invention telle que le parachute, le délire d'un homme n'était peut-être pas cher payé pour tenter de remédier à la perte de nombres d'aviateurs. Tous déchaînés par cette passion fulgurante pour la conquête du ciel, des passionnés expérimentés ou des fous espérant décoller du sol, le monde entier est poussée vers l'avant quitte à y laisser des plumes.
Ce livre offre la parole à Franz Reichelt, un hommage mélancolique à un homme courageux.