4 Avril 2022
Présentation
C'est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d'une relation apaisée: ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l'émeu guère. Pour se prouver qu'il ne l'aime plus - ou pas assez - cette épouse se met à épier chaque geste de son mari comme autant de signes de désamour. Du Lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses " fautes ", les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.
Avis
Ce roman est le portrait d'un couple en apparence parfait même après quinze ans de mariage, sauf que cette belle image est un peut écorné par l'épouse qui nous montre dans ces pages son amour démesuré pour son mari. Un amour si absolu que la névrose n'est pas loin, elle est folle de son mari... et 'est peu dire.
La journée, toutes ses pensées vont vers lui alors même qu'ils ont deux enfants, ces deux êtres ne sont finalement pour elle qu'une preuve d'amour de son mari mais pas une priorité pour elle. Son rôle de mère vole en éclats à ce constat, l'impensable pour moi qui lit ces pages. L'épouse pense tout devoir à son mari, lui qui l'a élevée socialement gardant malgré tout un sentiment d'infériorité qui la pousse a être parfaite à tout moment, jouant la femme bourgeoise par excellence, sachant jouer des apparences et reprenant les codes des gens qu'elle considèrent comme "bien".
Cet homme qu'elle a épousé est comme un trophée, une victoire sur la vie, elle qui semble si sûre d'elle, si épanouie n'est en fait qu'une femme torturée, jalouse, gagnée par la folie de l'amour. Professeure d'anglais, l'épouse arrive même à utiliser ses doutes, son amour pour son mari pour en faire des cours et ainsi obtenir l'avis de ses élèves. Véritablement tordu, car cet homme qu'elle aime par dessus tout elle veut aussi le punir lorsqu'il oublie de l'embrasser le matin ou relâche sa main devant un film sans la reprendre. Mais derrière cet amour/haine se cache surtout la peur de le perdre, de perdre son amour alors même qu'elle le trompe de temps en temps.
L'obsession est dangereuse, l'épouse est touchante par moment mais effrayante dans certains de ses propos. L'amour fou peut être sinistre, comme ce dénouement où l'on comprend toute l’ambiguïté de la situation. Le mari cache bien son jeu.
Je ne saisissais pas très bien tout cet engouement autour de ce roman, restant perplexe devant les premières pages jusqu'à ce que l'intrigue, et je pourrais même parler de suspense, m'accroche. La construction du roman sur une semaine, du Lundi au Dimanche, ajoute un voile sur un drame qui paraît inévitable mais dont il n'est pas possible d'en envisager les tenants.
Je rejoins donc les autres lecteurs, Mon mari est un roman atrocement jubilatoire.