11 Avril 2022
Présentation
Dans une vieille maison, dans laquelle toutes les femmes qui y ont vécu se sont senties oppressées sans raison, un mur de la cave s’effondre et on trouve un corps.
Konrad, très intrigué par ce cadavre inconnu, enquête et fait resurgir des affaires traitées dans ses trois romans précédents. Par ailleurs, il presse la police d’élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu’à l’époque il avait menti et se retrouve inculpé.
Toujours dans une ambiance à la Simenon et avec un Konrad très ambigu, moyennement sympathique et noyé dans l’alcool.
Le Mur des silences est un beau roman noir sur la violence familiale, la vulnérabilité, les sacrifices et l’impunité, dans lequel les cold cases ressurgissent toujours.
Avis
De retour auprès de l'ex-policier, Konrad pour cette quatrième enquête sur un cold case. Un corps est retrouvé derrière le mur du sous-sol d'une maison, cela fait déjà plusieurs décennies qu'il s'y trouve. Eyglo avait d'ailleurs été appelé en 1979 par une femme y habitant, elle se sentait oppressée et entendait des gémissements, des sanglots. Une atmosphère malsaine se dégageait de cette maison d'après la propriétaire des lieux. Puis les propriétaires et les locataires s'étaient succédé jusqu'à ce couple à la retraite qui avait découvert le corps.
En parallèle à cette enquête dont Konrad est mis à l'écart, nous sommes plongés dans le passé auprès du personnage d'Elisa, une femme violentée, mais aussi auprès de cette enfant retrouvée morte dans une rivière et dont les souffrances remontent à la surface lorsque Konrad pense tenir une piste au sujet du meurtre de son père. Il se retrouve d'ailleurs en fâcheuse posture, pratiquement accusé d'avoir tué son père.
Le personnage de Konrad est torturé par les maladresses dont il a pu faire preuve tout au long de sa vie, ce n'est pourtant pas un mauvais bougre mais son enfance difficile (un père violent, une mère qui n'aura de cesse d'essayer de récupérer son fils une fois sa fille mise à l'abri d'un père incestueux) et puis la mort de sa femme dont il a du mal à se remettre.
A sa décharge, enquêter sur des meurtres sordides ne rend pas plus humains, au contraire... Konrad est un personnage entier qui nous réserve bien des surprises. La fin de cette enquête ne marque pourtant pas la fin de ses recherches, nous approchons du dénouement mais celui-ci me paraît tellement transparent que je me doute que l'auteur saura inverser la vapeur pour nous perdre une fois de plus.