16 Août 2022
Présentation
La banane. L’un des principaux fleurons de l’économie des Antilles françaises, la Guadeloupe et la Martinique. Afin d’en assurer le rendement, un pesticide au nom particulier – le chlordécone – y a été utilisé très largement entre 1972 et 1993.
Aujourd’hui, le cancer de la prostate s’y développe de façon exponentielle. Les terres sont contaminées pour des centaines d’années. Et la molécule est présente dans les corps des 800 000 personnes qui y vivent.
Scandale environnemental ? Sanitaire ? Ou d’État ? Les débats sur cette molécule passionnent et opposent régulièrement par voie de presse : politiques, producteurs de bananes, chercheurs, avocats et acteurs de la société civile.
Si la question de la responsabilité doit encore être tranchée devant les tribunaux, les Antillais doivent eux résoudre une question tout aussi essentielle : comment vivre dans un environnement à jamais pollué ?
Avis
La production de banane aux Antilles était le socle de son économie. Pour faire face à une concurrence toujours plus féroce, notamment face à la banane d'Amérique du Sud et d'Afrique et malgré la signature d'un accord commercial avec le marché hexagonal, l'ouverture de la France à l'Europe a entrainé d'autres complication.
Après une grève générale aux Antilles, les producteurs de bananes ont été autorisé à utiliser un pesticide, reconnu aujourd'hui comme très persistant et cancérogène, leur permettant d'accroître leur production: le chlordécone.
Jessica Oublié décide de quitter l'hexagone pour rejoindre sa famille rester en Guadeloupe, elle entend alors parler de ce pesticide qui a détériorer tout l'écosystème de l'île mais aussi de Martinique. Polluant l'eau et les sols, au point qu'il n'est possible de cultiver que quelques types de légumes et de pêcher certaines espèces.
Jessica décide d'enquêter accompagnée de Luc Multigner.
Face à ces belles images qui sortent de notre imagination lorsque l'on entend parler des Antilles, les drames entourant l'utilisation du chlordécone durant plus d'une décennie devient plus cruels encore lorsque l'on comprend pourquoi il a été utilisé, comment le producteur d'un tel poison a pu le mettre sur le marché, lorsque l'on apprend la part de responsabilité que l’État français a dans cette tragédie. Une tragédie touchant un écosystème certes mais surtout des êtres dont la vie a été détruite, bouleversée et encore menacée.
Un scandale écologique et sanitaire que Jessica Oublié met en lumière dans cet album très documenté, données scientifiques et témoignages à l'appui.
Pourtant il reste difficile d'imaginer le pire lorsque les dessins si colorés nous invitent encore dans le merveilleux. Un album pour dénoncer, continuer de militer et surtout alerter!!