L'autre langue des femmes de Léonora Miano

Présentation
« L’ “autre” langue des femmes, c’est la parole qui émerge lorsqu’elles se définissent pour ce qu’elles sont, pas en fonction de ce qui leur est infligé.
Ce langage fut toujours parlé en Afrique, continent qui enfanta des dynasties de “grandes royales”, contredisant ainsi la posture victimaire d’un certain activisme occidental.
S’appuyant sur l’histoire, les mythes, spiritualités et pratiques sociales des Subsahariennes, l’auteur nous initie à un riche matrimoine qui révèle la variété des potentialités féminines.
Les femmes impressionnantes dont elle nous conte les aventures régnèrent sur des sociétés patriarcales, donnèrent une terre à leur peuple en exil, firent du plaisir sexuel un droit, s’engagèrent dans les luttes anticoloniales qu’elles financèrent souvent grâce à leur fortune personnelle, furent conscientes de leur valeur en tant qu’individus souverains.
Pourtant, la riche expérience des Africaines subsahariennes reste méconnue. Sans s’identifier à ces femmes ni voir en elles des références, on entend leur prescrire un modèle d’émancipation.
La “sororité” reste une vue de l’esprit, compte tenu des rapports de domination existant entre femmes. L’histoire a doté les unes d’un pouvoir symbolique, politique et économique dont les autres ne jouissent pas. Cette dissymétrie fondamentale est occultée par la centralité conférée à la question de l’hégémonie masculine, censée définir et fédérer les femmes.
Des rapports entre elles, reproduisant l’association de la cavalière et de la jument, permettent-ils de faire cause commune ? »

Avis
L'autre langue des femmes n'est pas celle utilisée pour les revendications mais bien pour montrer ce qu'est la femme, ce qu'elle représente dans la communauté et donc pas pour dénoncer une situation.
Leonora Miano offre aux lecteurs une autre vision du féminisme en se basant sur les femmes subsahariennes, elle propose de poser les souhaits de femmes définissant seules leur chemin, au-delà du patriarcat, car bien souvent le bien de leur famille repose sur leurs épaules.
Nous découvrons ainsi des destins, ceux de femmes ayant réussi à se démarquer mais il ne faut surtout pas croire que leurs choix sont les bons, ils sont justes ceux pris au bon moment par la bonne personne. Il ne faut pas en faire des modèles de vertus, car bien souvent elles commettent aussi des erreurs, le but est seulement de montrer que tout est possible. Ainsi en est de ces femmes se regroupant en association, un collectif, qui réussit à faire vivre la communauté.
L'autre langue des femmes ce n'est pas le féminisme c'est la féminité, cette identité qui a bien plus d'importance dans cette partie du monde qu'en occident où la femme veut non pas se démarquer mais devenir comme l'homme.

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