27 Octobre 2022
Présentation
En 1967, un Allemand fait visiter le Pays basque à sa femme. Dans le bâtiment où il était cantonné durant la Seconde Guerre mondiale, et qui était alors une auberge, il retrouve par hasard Léo, jeune fille à l’époque.
Cette rencontre inattendue plonge celle-ci dans son passé en la confrontant à ses souvenirs. Certains lui rappellent des moments agréables, d’autres se révèlent plus douloureux.
Vingt-cinq ans plus tôt, Léo traversait la guerre en vivant en secret une histoire d’amour avec Félix, un soldat allemand, tout en travaillant comme serveuse dans l’auberge familiale avec sa grande sœur. Entre les contraintes matérielles et les instants fugitifs de bonheur, dérobés à un quotidien difficile et angoissant, la vie suivait son cours…
À partir d’une photographie prise durant le conflit et retrouvée en 1961 par le mari de Léo, Mayana Itoïz évoque le destin contrarié de sa propre grand-mère, dans un magnifique récit porté par un graphisme pictural subtil et une narration tout en légèreté.
Avis
Dans cet étonnant roman graphique, l’auteure aborde l’histoire de sa propre grand-mère, Léocadie. L’histoire se déroule dans le sud de la France alors en pleine seconde guerre mondiale avec un occupant allemand des plus retors. Léocadie alors toute jeune fille, s’amourache d’un jeune soldat allemand, Félix.
Elle vit avec sa sœur et ses parents dans une auberge qui leurs appartient et qui logent des soldats allemands. L’adolescente voit en ces soldats de jeunes hommes du même âge qu’elle et ne se méfie pas plus que ça, elle ne perçoit pas le risque à être proches de ces hommes, car il ne fait pas bon être une femme proche de soldats à cette époque, une réputation est vite faite et les conséquences parfois graves.
Cette belle histoire aurait pu être plus prenante s’il n’y avait ces continuels bonds dans le temps, passant d’une année à l’autre pour raconter des épisodes d’une relation difficile mais aussi le poids de l’occupant sur la vie de tous. Ils expliquent parfaitement cette évolution dans le temps mais il me manquait comme un fil conducteur qui aurait pu expliquer le lien entre chacun des épisodes.
Le récit reste poignant et fort, le poids du secret trop longtemps gardé et cette question des relations entre françaises et allemands pendant la guerre qui reste tabou bien des décennies après. L’amour ne se commande pas, il vous tombe dessus.