Assemblage de Natasha Brown

Présentation
Découvrir l’âge adulte en pleine crise économique. Rester serviable dans un monde brutal et hostile. Sortir, étudier à "Oxbridge", débuter une carrière. Faire tout ce qu’il faut, comme il faut. Acheter un appartement. Acheter des œuvres d’art. Acheter du bonheur. Et surtout, baisser les yeux. Rester discrète. Continuer comme si de rien n’était.

La narratrice d’Assemblage est une femme britannique noire. Elle se prépare à assister à une somptueuse garden-party dans la propriété familiale de son petit ami, située au cœur de la campagne anglaise. C’est l’occasion pour elle d’examiner toutes les facettes de sa personnalité qu’elle a soigneusement assemblées pour passer inaperçue. Mais alors que les minutes défilent et que son avenir semble se dessiner malgré elle, une question la saisit : est-il encore temps de tout recommencer ?

Avis
Fragments de vie, celle de la narratrice qui nous raconte le racisme autrement, celui de tous les jours, celui qui ne veut pas faire mal mais touche en plein cœur.
La narratrice est une femme noire issue d'une famille modeste qui a réussi brillamment dans les études avant de se construire une carrière professionnelle sans faute dans la finance à la City. Le récit débute lors de sa promotion, au lieu de fêter ça avec ses collègues la voilà réfugiée dans les toilettes afin d'échapper aux commentaires corrosifs, sa couleur de peau à l'origine d'une telle promotion? Cet avantage serait-il juste une question de respect des quotas?
Mais elle relève la tête, et devient propriétaire d'un bel appartement et effectue divers placements juteux, son compte en banque se porte à merveille. Mais qu'en est-il de son état à elle?
Car depuis que son petit-ami, homme blanc issue de la bonne société britannique, l'invite à assister à la garden party familiale, la narratrice s'interroge sur sa présence en ces lieux, sur sa carrière et sa vie. Elle qui a tout fait pour s'extraire de son milieu et atteindre les sommets, réaliser ce que l'on attendait d'elle sans se poser la question de savoir si c'est ce qu'elle voulait aussi, regarde derrière elle, sur ce chemin parcouru.
Malgré sa réussite, la narratrice se rend compte qu'elle sera toujours l'étrangère, une apparence trompeuse fait d'un assemblage de divers personnages.

Ce récit fait appel à la mémoire de la narratrice pour penser la blessure du colonialisme, rapprocher les privilèges des grandes familles à l'ascenseur social pourtant pas à la portée de tous. Ce qui aurait pu être incisif ne l'est pas, la narratrice se laisse porter sans jamais se révolter. Elle accepte son sort et les reproches du moment que la vie lui offre ce qu'il y a de meilleur matériellement parlant, car la blessure reste.
Trop lisse.

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