Par la force des arbres de Dominique Mermoux et Edouard Cortes

Présentation
Comment retrouver de l'air quand le quotidien et son rythme infernal nous étouffe ? Édouard Cortès a choisi, pour se libérer du « monde d'en bas », d'aller vers celui « du haut » : au bord du gouffre, il va quitter femme et enfants pendant plusieurs mois pour vivre dans une cabane de sa propre construction, nichée dans un arbre en pleine forêt. Loin des réseaux sociaux et du tumulte de la société, il trouve une échappatoire dans le silence et la contemplation solitaire, et redécouvre des sensations essentielles au bien-être de chacun.

Avis
Édouard est un éleveur qui malgré les nombreux soutien croule sous les charges et le travail, même s'il aime ses animaux il aime par-dessus tout sa famille dont il doit subvenir aux besoins. Édouard n'a d'autres solutions que de vendre son exploitation, un vide se crée qu'il n'arrive pas à combler, la dépression s'engouffre dans sa vie.
Un soir en lisant Cyrano de Bergerac, c'est le déclic. Comme le héros, Édouard va se reposer sur un arbre pour s'éloigner de la société et se reconstruire.
S'armant de ses connaissances de cette nature du Périgord, il déniche l'arbre parfait pour y construire une cabane. Avec le soutien de sa femme et l'amour de ses enfants, Édouard se lance dans cette construction aider de ses rares amis.

Grâce à des matériaux de récupération et aux offrandes de la nature elle-même, Édouard parvient à construire son cocon pour se fondre dans cette forêt qui lui apportera l'oxygène qui lui manque. Pendant trois mois il se ressource, ne retrouvant sa famille que le dimanche. Cette séparation d'avec la société et cette reconnexion à la nature lui permet de reprendre pied. Il y redécouvre les différentes espèces d'arbres, les oiseaux qui viendront faire les curieux autour de son abri, la faune et la flore qui l'entoure seront autant de sources de bienfaits, notant les espèces qui viendront le saluer.

"Pris au jeu, je me proclame topographe du royaume

comme Robinson se déclara gouverneur de son île."

Cette immersion en pleine nature est l'expérience vécue par Édouard Cortès pour surmonter sa dépression. Issue des écrits de ce dernier, Dominique Mermoux les retranscrits en images. Une cabane dans les arbres est le rêve de beaucoup d'enfants, je n'y ai pas échappé, et de nombreux adultes aussi aujourd'hui (qui n'hésitent d'ailleurs pas à s'en faire construire une par des professionnels).
Ce qui fait surtout rêver est ce retour à la nature en laissant derrière soi toutes ces obligations et besoins dits vitaux mais qui ne le sont que pour les dirigeants de cette société consumériste.
Par des flashbacks sépia, le lecteur découvre le passé d’Édouard: ses difficultés à maintenir son exploitation à flots, son enfance au bord de la rivière à y apprendre ce que l'école n'aborderait jamais.

" Ma cabane est un avant-poste sur la beauté du monde. Moi, que la curiosité avait lancé sur les routes, j'apprends ici que l'immobilité contente bien mieux l'insatiabilité de la vie. Pour traverser une forêt sauvage, il me faut aller à pied. Pour me laisser traverser par le sauvage, apprendre à demeurer comme l'arbre."

Le retour à la terre ne fut pas non plus de tout repos, certes quand le soleil brille au-dessus de votre tête et que les oiseaux chantent il suffit d'ouvrir un livre ou de lézarder sous les rayons. Mais quand la pluie s'infiltre, que le tonnerre gronde, la difficulté apparaît et il s'agit de ne pas baisser les bras, de ne pas se laisser décourager.
J'ai été emporté par cette vie d'aventurier des temps modernes, c'est une expérience incroyable que de s'immerger à ce point dans la nature, de pouvoir l'observer comme faisant partie intégrante de cet ensemble. Il pourrait presque s'agir d'un ouvrage scientifique si l'enjeu n'était pas la vie d'un homme.
Les illustrations sont autant de portes d'entrée vers un monde si proche mais que l'homme ne cesse d'éloigner.

 

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