Nettoyage à sec - Joris Mertens

Présentation
François n'a pas la vie dont il rêve. Il vit seul, dans une ville où il pleut sans cesse, et travaille depuis des années comme chauffeur dans une blanchisserie sans obtenir la moindre augmentation. Ses loisirs se résument à jouer les mêmes numéros au loto chaque semaine depuis 17 ans sans résultat, et à prendre une pinte de bière fraîche au Monico où il rencontre fréquemment Maryvonne, avec qui il aimerait nouer une relation plus intime.

Une banale livraison l'amène un jour à frapper à la porte d'une grande maison, théâtre d'une scène de crime dont les vestiges se résument en une dizaine de cadavres et un sac rempli de billets de banque. Chanceux pour la première fois, François décide de prendre le sac... et les ennuis qui vont avec.

Avis
Bruxelles, années 70. Chaque jour François se réveille et se prépare pour aller travailler à la blanchisserie Bianca. Ce jour-là il pleut des cordes et François a oublié son parapluie, alors il s’arrête ici et là le temps d’allumer une cigarette jusqu’au kiosque de Maryvonne où il achète journal et grille de Lotto. Il faut dire que François joue les mêmes numéros depuis des années, il espère gagner un beau jour pour offrir à Maryvonne et sa fille Romy un bel appartement en bord de mer.
Puis direction le bar où de bon matin François se boit une pinte et enfin la blanchisserie pour laquelle il effectue les livraisons. Mais ce jour-là sera différent des autres, à peine arrivé François est convoqué dans le bureau du contremaître et est présenté à Alain, neveu de la patronne, à qui il devra apprendre le métier. Cet Alain n’est pas très motivé et semble mettre des bâtons dans les roues de François, malheureusement cette journée interminable lui réserve bien des surprises et pas forcément des bonnes.

Le scénario de cette BD n’a rien à envier à ce mauvais temps persistant, au fil des pages la pluie prend possession du récit comme un personnage attendant son heure pour jouer le rôle de sa vie. François n’a lui non plus rien de bien attachant, bourru et résigné dont la vie se limite à son travail, le bistrot et son rêve de gagner au lotto. Il est évident que quelque chose va se passer, de part cette atmosphère pesante cet événement n’aura rien de réjouissant. L’intrigue prend place doucement jusqu’à prendre une tournure dramatique, le comportement absurde de François (et qui le perdra) est le reflet de cette bouée de sauvetage qu’il attendait depuis si longtemps.
Après ce triste dénouement, je reviens en arrière sur ces dessins si réalistes avec ces incroyables doubles pages sur une ville noyée sous la pluie et étouffée par la circulation. La ville semble prise dans un brouillard où seules les enseignes lumineuses, les phares des voitures émergent du noir.