Quand on eut mangé le dernier chien - Justine Niogret

Présentation
Il n'existait pas de mots pour en parler, puisque les mots étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. Il s'agissait d'une vie étrangère, une vie de glaces, de minéraux et de vents.

C'était un voyage au bout duquel il n'y avait rien. On ne pouvait se risquer dans cet espace que pour un court instant et on savait que l'on marchait non pas dans la mort, car la mort est une action, un fait, mais plus exactement dans un endroit où il était impossible de vivre.

Avis
Basé sur l’expédition Aurora menée par Douglas Mawson entre 1911 et 1914 pour cartographier la côte de l’Antarctique située au sud de l’Australie, le récit se concentre sur trois hommes. En cet hiver 1912, Douglas Mawson, Belgrave Ninnis et Xavier Mertz partent en expédition en traîneaux afin de cartographier une partie de ces terres hostiles. En un mois ils auront parcouru plus de 400 km à travers la neige, les températures négatives, les vents violents et la glace, malheureusement Ninnis meurt en tombant dans une crevasse avec traineau et chiens. Pour ajouter à cette terrible épreuve, le traineau transportait la plus grande partie de leur réserves alimentaires, des équipements et toute la nourriture des chiens.

Les conditions météorologiques étant plus qu’affreuses, Mawson et Mertz sont obligés de rebrousser chemin avant d’avoir atteint leur destination (la terre de Oates). Ce sera une longue route semée d’obstacles, outre la météo, le froid et la faim, ne plus pouvoir compter sur les chiens, affaiblis eux aussi par manque de nourriture et dont le nombre diminue au fil des jours tués et mangés par les deux hommes, la maladie s’installe. Mawson est frappé de photokératite et Mertz souffre de ces engelures et commence à délirer.

Cela fait près de deux mois que l’équipée a quitté le Cap Denison et ils doivent revenir avant le 15 janvier, date à laquelle l’Aurora doit les récupérer et quitter cette étendue blanche. A quelques jours du départ du bateau ils leur restent encore plus de 200 kilomètres à parcourir, loin d’être en forme les deux hommes s’attardent pour récupérer mais l’état de Mertz se détériore rapidement. Il est retrouvé mort, un matin de janvier 1913. Par miracle Mawson arrive le jour dit mais aperçoit l’Aurora s’éloigner.

Partie à la conquête de ces terres d’extrême sud, ces hommes y ont pour certains sacrifiés leur vie, mais ce sacrifice ne sera pas vain puisqu’il aura permis de récolter de nombreuses données scientifiques. La cartographie des lieux rendent hommages aux hommes tombés et demeurés sur place, prisonniers de ces glaces.

Ce récit est un bel hommage aux grands explorateurs, il décrit au mieux les conditions extrêmes et les sacrifices de ces hommes prêt à tout endurer au nom de la science. On parcourt un grande distance en quelques pages, découvrant des termes et des outils propres à ce genre d’expédition.
L’autrice y décrit la difficile traversée, les épreuves et la grandeur des lieux.

Je trouve pourtant dommage de s’être ainsi focaliser sur le manque de nourriture et les délires qui y sont associés. Il m’a manqué certaines données comme le but de cette expédition, la description plus profondes des lieux, le désir de ces hommes rendus fous par les grands espaces glacés.
J’ai terminé ce récit uniquement retenue par l’intrigue, vont-ils réussir à atteindre le Cap Denison, vont-ils survivre ?
Ce ne fut pas une véritable aventure mais un suicide glacé sans but, un peu comme si on prenait les faits d’une côté purement scientifique et qu’on y incluait des dialogues.

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