29 Juillet 2012
Quatrième de couverture
Filles d'un couple divorcé, Sarah et Emily Grimes vivent une enfance maussade, ballottée entre diverses banlieues petites-bourgeoises de New York, qui flattent les aspirations sociales de leur mère perpétuellement déconcertée par la vie. Elles se rêveraient bien un père éditorialiste du Sun mais comprennent vite qu'il ne sera jamais qu'un " simple préparateur de copie ".
Au sortir de l'adolescence, Sarah, la préférée de leur père, la plus jolie et la plus sensible, entame une histoire d'amour avec le fils de leurs voisins, un beau parti élevé dans une école privée anglaise. Sur une photographie datée de 1941, lors de l'Easter Parade, le couple est immortalisé dans tout l'éclat de sa jeunesse. Un avenir radieux semble s'offrir à lui. Trop différentes pour être proches, les deux soeurs suivent chacune leur chemin, sans vraiment perdre le lien. Jusqu'à ce qu'une série d'événements tragiques n'oblige Emily à remettre leur relation en perspective..."
Avis
"Aucune des deux sœurs Grimes ne serait heureuse dans la vie."
Portrait de l’Amérique des années 30 jusqu’aux années 70 à travers deux sœurs, Sarah et Emily, deux êtres proches qui prendront des chemins opposés.
Un divorce, celui de leur mère Pookie vivant d’illusions et de leur père préparateur de copie au Sun, fera de leur enfance un continuel déménagement d’un appartement à un autre selon les lubies de leur mère.
C’est une fois adulte que leurs chemins vont prendre des directions opposées, Sarah sera l’image du couple modèle avec son mari entourée de ses beaux-parents et des 3 garçons qui naitront ; mais malgré cette image idyllique d’une Amérique sage on ressent le désarroi de la jeune femme qui s’enferme dans l’alcool.
Emily quant à elle représente la liberté, la femme libérée qui va collectionner les conquêtes et les jobs mais qui sera continuellement à la recherche du grand amour.
C’est aussi l’histoire d’une mère qui n’a fait que rêver sa vie.
3 femmes qui n’ont jamais réussi à se parler, à se comprendre.
Richard Yates nous représente l’espoir en l’avenir à travers l’image du père souhaitant voir ses filles à l’université, puis l’émancipation de la femme et l’image douce amère du mariage. Mais ce qui apparaît le plus souvent est l’idée du temps qui passe et qui absorbe tout sur son passage, essayant de décrypter une vie à travers les souvenirs, cherchant des réponses à cette solitude et ce chagrin.
On est averti dès le début du livre que l’histoire n’aura pas de Happy End et pourtant on reste surpris par les mésaventures de ces 3 femmes, des vies faites de déceptions.
UN roman gorgé de tristesse et d’amertume mais beau.