21 Octobre 2010
Présentation de l'éditeur
Stony De Coco vit dans le Bronx, avec sa famille d’origine italienne, au milieu des années 1970. Son père travaille dans le bâtiment et souhaiterait le voir suivre ses pas. Ce qui n’enthousiasme guère le jeune homme. En outre, le climat de violence qui règne chez lui, où sa mère névrosée s’en prend à son petit frère Albert, anorexique, ne lui laisse pas la possibilité de réfléchir à son avenir. Un jour, pourtant, le hasard le conduit à travailler dans un hôpital pour y surveiller des enfants malades. Mais peut-on échapper à son environnement familial et social, à un destin tout tracé ?
Ce roman noir du grand Richard Price, publié aux États-Unis en 1976, n’avait jamais été traduit. Pourtant, tout son talent y est déjà présent : dialogues étincelants, personnages ambivalents, style réaliste et tranchant. Cette chronique urbaine aux allures de tragédie de l’ordinaire porte en germe tout l’univers qu’on retrouvera dans Ville noire, ville blanche, Souvenez-vous de moi ou Clockers, sombre fresque sociale sur de petits trafiquants de drogue, que les Presses de la Cité rééditent aujourd’hui.
Avis
Publié en 1976 au Etats-Unis et traduit en France seulement maintenant, fait écho à son jeune âge lors de la publication. En effet, il est question d’un jeune garçon de dix-sept ans, Stony De Coco, des affres de la vie mais surtout de l’amour (pour ne pas directement dire sexe) et d’un dilemme : suivre sa voie ou celle tracée par son père.
Même pas 20 ans et pourtant déjà mûr, probablement à cause de son environnement familial pas vraiment équilibré, vivant entre une mère dépressive et colérique, un père volage, un oncle qui a l’air d’avoir les pieds sur Terre mais sait-on jamais et un jeune frère, Albert, anorexique, qui supporte très mal les humiliations et la maltraitance ce sa mère.
A côté de cette famille, c’est aussi l’histoire d’une classe ouvrière immigrée où se mêlent irlandais, italiens, antillais…, l’histoire d’un quartier du Bronx des années 70, la violence verbale et physique des hommes, et l’image dégradante de la femme, les gosses qui se débrouillent comme ils peuvent. Une réalité illusoire pour des personnages dépeints grossièrement peut être mais en y regardant de plus près si subtils.
Des dialogues bruts et surtout directs pour ne pas dire crus, un franc parler pas très recherché qui permet de s’y plonger très facilement, tour à tour franchement marrant ou empreint de souffrance ; ça été pour moi une vraie découverte, j’ai lu ce roman sans préjugés concernant l’auteur et avec délectation, les blagues fusent mais aussi les ressentiments envers les autres ou même envers un environnement pour le moins malsain, envers la jeunesse ou la vieillesse ; Frères de sang c’est tout ça à la fois. Poignant.
Richard Price est né en 1949 dans le Bronx, où il a passé toute son enfance. C’est à l’âge de vingt-quatre ans qu’il publie son premier roman, Les Seigneurs, acclamé dès sa sortie par la critique littéraire. Aujourd’hui auteur de sept romans, Richard Price s’est imposé comme l’un des plus grands romanciers de l’Amérique urbaine. Il est également scénariste, notamment pour Scorsese et pour la série Sur écoute (The Wire).
Lu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio
Merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité