14 Novembre 2009
Quatrième de couverture
Hiver 1939. Contraint à l'exil suite à un guet-apens tendu par son beau-père, Álvaro Díaz quitte l'Espagne fasciste pour la France, abandonnant son épouse et ses deux enfants. Il emporte avec lui un carnet écrit par sa sœur Esther, où il apprend que son père, mort au début de la guerre d'Espagne en héros, a vécu sous un faux nom et l'a transmis à ses descendants. Hanté par cette révélation, Alvaro traverse à pied les Pyrénées, seul, sans vivres ni argent. Malade et épuisé, il est arrêté à la frontière française et interné au camp de concentration de Gurs. Il y passe dix mois dans des conditions effroyables, sous la coupe du lieutenant Davers et du sadique Buisart, le directeur du camp. Gurs, c'est aussi le lieu des révélations tragiques : Álvaro y retrouve Paco, un ami qui lui apprend la mort de son fils Victor. Avec Paco et un autre détenu, Álvaro parvient finalement à s'évader. Tous trois sont recueillis près de Toulouse par un prêtre qui leur propose de rejoindre un réseau de résistance. Álvaro aide ainsi des enfants juifs à passer en Espagne sous de fausses identités. Sabotages, guérilla contre l'occupant... il est à la fois témoin et acteur d'opérations héroïques et de plus en plus désespérées.
À travers l'odyssée tragique d'Álvaro Díaz, l'auteur excelle à nous montrer des scènes fortes, qui témoignent d'une maîtrise et d'un sens du romanesque impressionnants. La trame historique, riche et passionnante, ouvre aussi à une réflexion très personnelle sur la trahison, l'exil et le secret.
Avis
Mêlant l’Espagne fasciste et la guerre 39-45, l’auteur nous emporte dans une recherche de soi, d’un nom. Tout débute lorsqu’Alvaro est obligé de fuir l’Espagne et un beau père tyrannique en laissant femme et enfants derrière lui mais avant il retournera dans sa maison récupérer un objet précieux : un journal écrit par sa sœur Esther relatant la vie de son père et ses secrets. Le plus grand de ses secrets est son nom Diaz, un nouveau nom pour une possible résurrection, pour oublier un passé douloureux et des origines à dissimuler. C’est une malédiction ! Quoi d’autre ? Comment un père et un fils peuvent –ils être tous deux à la recherche de leur identité ?
Ce roman raconte sa fuite, échapper à son beau-père et à cette Espagne despotique mais échapper également à ses démons, ceux qui le poursuivent nuit et jour et troublent ses pensées jusqu’à ne plus savoir qui il est. Alvaro et ses deux comparses échappés du camp de Gurs vont se cacher en France. Tous trois vont se plonger dans le travail des champs pour oublier ce qu’ils ont vécus et finir par collaborer avec la résistance et aider des enfants juifs à franchir la frontière espagnole.
Rencontre avec Alvaro Diaz en début de roman, cheminer avec Alvares, collaborer avec Jean et finir dans un wagon de déportés avec celui qui a pu retrouver son identité, effacer le passé et ouvrir les yeux sur ce père, Isaac, qui lui n’a pas su renaître.
Constitué par de nombreux retour en arrière, le roman est basé sur un jour de 1944 celui de la déportation d’Alvaro qui se remémore son histoire, de l’Espagne à la France, de bandit à résistant, d’une fuite, de l’exode et des camps.
J’ai débuté ce roman avec beaucoup de difficulté, ayant dû lire les 100 premières pages deux fois pour comprendre où l’auteur voulait en venir. Se plonger dans l’histoire d’Isaac et de sa descendance mêlée à une guerre absurde n’est pas chose facile. Puis on s’imprègne de l’époque et de ses difficultés, de l’exil d’Alvaro et de l’Histoire ; l’écriture de l’auteur est fluide, il nous rend des pans de l’Histoire simplement sans jugement et j’ai beaucoup apprécié même si certaines scènes sont assez crues telle la description des corps des six soldats espagnols ensanglantés tripes à l’air dans la montagne.
Beau roman.