Les nombreux mondes de Jane Austen - Isabelle Ballester

25 Novembre 2010

Quatrième de couverture

L’Angleterre voit se lever le XIX^e siècle. Son empire colonial s’étend au gré des batailles du bout du monde, des conflits où s’affrontent sans merci toutes les puissances européennes. Les Indes, les Caraïbes, l’Océanie, l’Afrique : toutes les terres sont bonnes à prendre. Et à exploiter. Puissance économique mais également puissance militaire, le Royaume-Uni lance sa redoutable Navy à l’assaut des forces napoléoniennes et les déciment au terme d’une guerre de vingt ans. Quitte à s’en trouver exsangue. Sur le sol de la mère patrie, l’heure est à la Régence. Les bonnes manières sont érigées au rang de philosophie de vie, la composition des classes sociales se métamorphose lentement, l’architecture et la mode engendrent les prémices du visage contemporain de l’Angleterre.

Abondamment illustré par des documents d’époque, ce livre de référence présente la vie de Jane Austen et de sa famille, mais aussi la biographie croisée des principaux protagonistes de son œuvre — Elizabeth Bennet, Fitzwilliam Darcy, Anne Elliot, les sœurs Dashwood, la famille Bertram ou Emma Woodhouse : comme s’ils avaient existé, plus vrais que nature, ils sont les exemples de cette Régence virevoltante et mondaine dont Jane Austen livra des portraits à la fois caustiques et délicats.

Avec une chronologie détaillée des politiques anglaise et française de la fin du XVIIIe s. jusqu’au milieu du XIX^es., des articles sur les classes sociales et l’étiquette, la Saison londonienne ou les villes à la mode, ainsi qu’un hommage de John Kessel aux univers de Jane Austen et de Frankenstein (prix Nebula 2009).

Avis

Voilà qui est original, mêler la vie de cette célèbre romancière à ses œuvres. Une part d’imaginaire dans le réel. Les fans devraient être comblés.

On y retrouve donc, dans le premier chapitre, les personnages de ses romans dépeint comme autant de membres de la société dans laquelle évoluait Jane Austen, y sont mêlés également des précisions historiques (telle abdication de Napoléon, le sacre de George III) et culturelles (telles les sorties de certains œuvres littéraires) ainsi que les descriptions des mœurs de l’époque (sous la Régence).

Beaucoup de photos et dessins de demeures, portraits de personnages réels ou fictifs, couvertures de livres et affiches de film, qui agrémentent la lecture.

Un second chapitre nous apporte les dates chronologiques des évènements décrit dans la première partie, mélangeant là aussi l’histoire à l’Histoire.

Un troisième chapitre récapitule les œuvres de Jane Austen et un quatrième est un hommage de John Kessel à Orgueil et préjugés de Jane Austen et à Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, intitulé Orgueil et Prométhée.

J’ai beaucoup aimé cette façon de présenter les choses, même si le fait de donner un résumé de chaque livre et d’en révéler les intrigues était moins judicieux. Le fait est que les œuvres se mettent à vivre d’elles même, c’est très plaisant même s’il est parfois difficile de mêler le vrai du faux.

Ce livre est donc un lien formidable entre l’auteure et ses œuvres.

Merci à Babelio et aux Editions Les Moutons électriques pour cette découverte.

Lu dans le cadre de l’opération Masse Critique Les littératures de l’imaginaire de Babelio

Extraits :

"La profusion littéraire quasi hémorragique de Jane Austen masque une vie familiale agitée, pleine de soucis et d'épreuves. Appréciée de ses pairs, connue de ses lecteurs, financièrement plus à l'aise, Jane se trouve confrontée à des décès qui l'accablent." (p. 208)

D’autres livres de la collection :

Les nombreuses vie de Sherlock Holmes, Poirot, Dracula, Harry Potter...

Poirot Dracula Potter