5 Juillet 2010
Résumé
« La foudre m’a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai » Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces « prodigieuses créatures » dont l’existence remet en question toutes les théories sur la création du monde.
Très vite, la jeune fille issue d’un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique, exclusivement composée d’hommes, qui la cantonne dans un rôle de figuration. Mary Anning trouve heureusement en Elizabeth Philpot une alliée inattendue. Cette vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l’accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d’une rivalité, elle reste, face à l’hostilité générale, leur meilleure arme.
Avec une finesse qui rappelle fane Austen, Tracy Chevalier raconte, dans Prodigieuses Créatures, l’histoire d’une femme qui, bravant sa condition et sa classe sociale, fait l’une des plus grandes découvertes du XIXe siècle.
Avis
Ce livre m’a littéralement attiré à lui, le résumé m’a subjugué. Il me fallait le lire !
L’impression de tomber sur un roman à la Jane Austen m’a finalement rebuté au début où il est essentiellement question de vieille fille espérant un mariage, mais mon instinct pour ce livre ne m’a pas trompé car l’histoire de Mary Anning est tout simplement fabuleuse.
On est en 1804, les sœurs Philpot, Louise Elisabeth et Margaret, sont obligées de quitter leur domicile de Londres suite au mariage de leur frère et donc à l’installation de celui-ci avec sa femme. Elles partiront pour le Dorset, dans le village de Lime Regis. Margaret parcourt les salons, bals et visites chez des amis, Louise cultive son jardin et Elisabeth se ballade souvent sur la plage où elle trouve divers spécimens fossilisés.
Sur cette plage elle rencontrera Mary Anning qui ramasse des fossiles et les revend aux touristes pour aider sa famille, elles vont devenir amies et vont être liées par l’amour des fossiles, une communauté scientifique entièrement masculine (par exemple la Geological Society était interdite aux femmes). Mais une chose va les rapprocher et user leur amitié : un homme mais aussi les squelettes de dinosaures.
Epoque de découvertes extraordinaire, mais où les femmes servaient simplement de décor, j’ai été souvent révoltée par leur condition : ne pouvant se promener seule, les temps ont bien changés !
On voyage entre avancée scientifique et condition féminine, et pour ceux que la science en tout genre rebute pas de souci aucun détail superflu ou assommant, juste la finesse de l’auteure pour décrire un destin incroyable, celui d’une jeune fille pauvre qui au fil des années a su acquérir la respectabilité de grands hommes de science. Un aspect assez particulier du roman est celui de la religion qui fait office de guide du savoir, car l’idée d’un fossile d’une créature ayant existée il y a des milliers d’années et ayant disparu aujourd’hui relève d’un blasphème car à cette époque cela supposait que Dieu avait volontairement fait disparaître une espèce et donc qu’il avait du se tromper et corriger son erreur.
La science face à la religion et deux femmes face à la science. Deux femmes différentes en âge qui ont su exprimer un caractère fort et une volonté de fer.
Un très beau roman, bouleversant, une fiction qui intègre une bonne part de réalité, des personnages ayant existés et marqués leur époque !