Par-delà l'oubli - Aurélien Cressely

Présentation
Décembre 1941. René Blum est arrêté à son domicile parisien avec le concours de la police française, au cours d'une vaste rafle de notables de confession juive. Il est déplacé des camps d'internement français à celui d'Auschwitz, où il perd la vie.Frère cadet de Léon Blum, la grande figure du Front populaire, René Blum est un homme de son temps, au service des arts. Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo - où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes. Il fréquenta aussi bien les écrivains que les peintres et les musiciens avant-gardistes. Profondément humaniste et courageux, il mena pourtant une vie de famille chaotique.Un premier roman riche, passionnant, qui nous fait découvrir les multiples facettes de ce personnage historique méconnu dont l'engagement pour son pays fut considérable.

Avis
Dans un contexte historique marqué par la souffrance et la destruction, Par-delà l'oubli fait revivre René Blum, directeur de théâtre, Croix de guerre et frère de Léon. Un homme qui qui vécut pour l'art sous toutes ses formes et le monde du spectacle avant tout.
Roman largement inspiré de la vie de cet homme perdu dans les limbes de l'Histoire, l'auteur aborde les moments clés de sa vie et ses derniers mois de captivité, retenu prisonnier dans différents camps. Alternant les chapitres, le récit nous donne à voir le fol espoir né de ces années vingt d'après-guerre et ce besoin de réinventé l'art. La rencontre se fait à travers les grands noms de la danse, la peinture ou encore la littérature, les moments forts dans la vie de René Blum, ses regrets, ses passions, ses créations.
Le plus dur reste ces chapitres dans lesquels nous le voyons s'affaisser et ne penser qu'aux autres, ceux qu'il laisse derrière lui mais également ceux qui l'accompagnent dans ce calvaire des camps de concentration allemands.

Ce roman est empreint d'une grande tristesse, mis à part l'atrocité des camps, une certaine mélancolie émane de chaque instant de vie alors même que l'avenir semble radieux. La mort approche à grands pas mais la fête doit continuer. Le seul défaut serait de ne pas montrer le bonheur que René Blum a pu tirer de son engagement dans la production de spectacles notamment avec la compagne des Ballets russes, sa vie à Monaco. Je n'ai trouvé que remords et regrets, besoin de se sacrifier pour sauver l'honneur d'un nom, celui de Blum. Cet accablement devient le trait de caractère d'un homme qui vivait d'art et de beauté, et ces neuf mois d'enfermement ont eu raison de sa confiance en l'humanité. Un trop plein de nostalgie et de désolation qui m'a touché.

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