Le liseur de Bernhard Schlink

20/03/2011 11:05

Quatrième de couverture

A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.

Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.

Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? "

Avis

Le liseur est un roman qui se déroule en République fédérale allemande, on rencontre tout d’abord Michael Berg, un adolescent de 15 ans qui sera le narrateur, qui attrape la jaunisse, lors d’un malaise en pleine rue il est aidé par Hanna Schmitz, une jeune femme plus âgée, 36 ans, qu’il ira remercier de son aide une fois remis sur pied.

La véritable histoire commence, il se sent attiré par cette femme et finiront par devenir amant, avec un rituel assez particulier lors des visites du « garçon » : il doit d’abord lui faire la lecture, puis ils prennent une douche et enfin ils se retrouvent au lit à s’aimer.

Hanna ne dévoile jamais rien de son passé qu’elle cache, tout ce que le garçon sait c’est qu’elle est receveuse à la compagnie des tramways. Le caractère de la jeune femme est assez changeant, ce qui trouble Michael mais par peur de la perdre il acceptera ses sautes d’humeur. Leur aventure ne durera que quelques mois jusqu’au jour où Hanna disparaît sans laisser de traces. Les années passent, Michael est étudiant en droit lorsqu’il est amené à suivre un procès dans le cadre de ses études. Là c’est la surprise, l’une des accusées n’est autre qu’Hanna.

Hanna a une attitude qui rend perplexe Michael, elle se montre indifférente au sort qui l’attend et accepte une condamnation à perpétuité sans même essayer de se défendre. Quelque chose cloche ! Alors pour comprendre ce qui se passe Michael va s’imprégner des faits, des camps de concentration, il ira jusqu’à en visiter un pour comprendre l’horreur. Michael découvre lors du procès qu’Hanna choisissait, dans le camp où elle était gardienne, de jeunes prisonnières pour lui faire la lecture, il découvre son secret. Il pourrait, en dévoilant son secret, lui épargner une peine trop lourde mais il se tait par respect pour elle. Et il comprend alors tout, ses sautes d’humeur, le mystère qui entourait sa vie passée…

A travers ce roman l’auteur nous livre une période de l’histoire allemande sur fond d’histoire d’amour, des réflexions sur ce qui a été fait et ce qui aurait pu être fait, tout cela désoriente un peu car on éprouve de la peine pour Hanna malgré ce qui est révélé sur son passé, comment peut-on ressentir de la pitié pour une femme qui en a conduit d’autres à la mort ? C’est tout ce jeu de contre sentiment que l’auteur nous rend par écrit.