10 Juillet 2010
Métronome - Lorànt Deutsch
Ier siècle – La cité – Le berceau de César
Pourquoi Métronome ?
Mon livre veut être, en quelque sorte, un instrument qui marque la mesure et rythme le temps. Je vous propose donc d’avancer siècle par siècle, grâce aux stations de métro : une station de métro pour chaque siècle, afin de mieux nommer et situer l’histoire…
Je voudrais, avec vous, suivre les lignes du métro comme autant de fils d’Ariane. Elles nous emporteraient vers les stations dont les bouches bavardes se souviendraient des espoirs, des soubresauts, des emportements de la capitale. Prenez place, attention à la fermeture des portes, direction Lutèce…
Ainsi débute l’aventure ou plutôt l’expédition avec Lorànt Deutsch comme guide.
Station Cité – Ier siècle, on recherche Lutèce qui aurait pu se trouver sur l’île de la Cité, berceau de Paris, mais finalement des fouilles près de Nanterre ont permis de mettre au jour une ville gauloise.
Il faut en convenir, notre cœur de Parisien dût-il en souffrir : la première Lutèce se trouve enfouie dans le sous-sol de Nanterre.
Lutèce qui fut le centre de bien des batailles, défendue corps et âmes par ses habitants jusqu’à finalement tout brûler et saccager pour ne pas donner leur ville au romains. Mais Labienus ne l’entend pas ainsi et veut sa vengeance.
Les gaulois essaieront tout de même de « défendre » leur ville (déjà détruite) contre la légion romaine :
La plaine de Garanella est devenue la commune de Grenelle, annexée à Paris sous le second empire. Mais les Romains, impressionnés par la vaillante défense des Gaulois, ont baptisé « Champ de Mars » l’endroit précis où se déroula la bataille entre les légionnaires de Labienus et les soldats de Camulogène. Champ de Mars… le champ de la guerre.
Bien plus tard, à l’endroit même où reposent les restes du chef gaulois et de ses hommes, s’éleva la tour Eiffel… comme un tumulus qui aurait été construit pour honorer ces guerriers. Les Parisiens, indifférents, viennent ici s’ébrouer le dimanche, sans savoir qu’ils foulent une terre qui, depuis plus de vingt siècles, a avalé les ossements de ces Parisii qui ont offert à leur peuple le sacrifice suprême.
Pour conclure et concernant les lieux de cultes qui se sont accumulés depuis tout ce temps :
Les lieux sacrés restent lieux sacrés au-delà des croyances… Ce n’est pas un hasard si cette œuvre (le pilier des nautes) a été trouvée dans les soubassements de Notre-Dame, ce n’est pas un hasard si la cathédrale reste le principal lieu de culte catholique des Parisiens : à cet endroit de l’île de la Cité se sont élevés les premiers temples votifs des Gaulois devenus ensuite Gallo-Romains puis chrétiens.